Les tractations se sont ralenties jeudi dans la quête d’un gouvernement pour la France, certains se montrant moins pressés que d’autres: si la gauche manifeste son “impatience”, la macronie demande de “laisser du temps” aux partis, tout en essayant de conserver son unité à l’Assemblée, selon l’AFP.
Gabriel Attal, Elisabeth Borne… Les noms du chef du gouvernement et de sa prédécesseure circulent ces dernières heures pour prendre les rênes du groupe Renaissance au Palais Bourbon. Mais le camp présidentiel, tiraillé par des forces centrifuges depuis les législatives de dimanche dernier, ne semble pas encore avoir tranché: il organisera l’élection de son chef de file ce samedi. Une chose est actée, le sortant Sylvain Maillard ne sera pas candidat à sa propre succession, a-t-il indiqué à l’AFP. Et Gérald Darmanin, un temps pressenti, ne devrait pas l’être non plus, selon des sources proches du ministre de l’Intérieur. Le maître des horloges aussi prône la temporisation sur la recomposition politique. Puisque “personne ne l’a emporté” aux législatives et que les “blocs” sortis des urnes “sont tous minoritaires” à l’Assemblée, Emmanuel Macron entend “laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir (des) compromis”, a-t-il affirmé dans une lettre aux Français. Depuis Washington où il participe à un sommet de l’Otan, le chef de l’Etat a assuré qu’il ne ferait “aucun commentaire de politique nationale” durant son séjour outre-Atlantique, même s’il doit y tenir une conférence de presse.
A quinze jours des Jeux olympiques, ralentir le tempo pour dégager une coalition semble convenir à plusieurs dirigeants du “bloc central”.
“Il faut laisser mûrir les discussions pour voir quelle peut être la base politique la plus stable pour un gouvernement. Compte-tenu de l’absence de clarté et de l’imminence des JO, essayer de les enjamber peut se comprendre”, a estimé Edouard Philippe auprès de l’AFP.
L’ancien Premier ministre alerte, néanmoins, sur “l’instabilité politique” persistante, qui pourrait avoir “un coût et des conséquences pour la France qui seraient extrêmement périlleux”.