Beaucoup d’entre nous, ne connaissent pas l’amitié qui liait Gamal Abdel Nasser et le roi de l’Oud, Farid Al-Atrach.
Un incident étrange de la part d’un dirigeant ou d’un chef d’État à l’égard d’un artiste, qui ne s’est jamais fait auparavant dans les relations entre les présidents et les artistes, et qui exprime la profondeur de la relation entre les deux.
Après avoir terminé son film “L’époque de l’amour” (1955), avec Mariam Fakhr Eddine, Iman et Youssef Wahbi, Farid a eu de graves problèmes de santé qui l’ont empêché de quitter son lit.
Le film devait être projeté dans un cinéma du centre du Caire le 7 février de la même année, les protagonistes avaient l’habitude d’assister à la cérémonie d’ouverture, mais Farid ne pouvait pas s’y rendre. Il a donc pris son stylo et a écrit une lettre étonnante, surprenante à son “ami” Gamal Abdel Nasser.
Il lui a écrit:
“Monsieur le président Gamal Abdel Nasser. Je suis victime d’une crise cardiaque qui m’empêche d’assister à la cérémonie d’ouverture de mon film comme j’avais l’habitude de le faire lors de la première soirée d’avant-première.
J’espère donc que vous, Monsieur le président, aurez la gentillesse d’assister à cette projection et de saluer mon public qui vous aime, une faveur qui restera à mon cou toute ma vie” !
La plus grande surprise a été la réponse de Nasser à la demande de Farid Al-Atrach. Le soir du 7 février 1955, un cortège de voitures klaxonne, signalant la présence d’un dignitaire, et les spectateurs du cinéma et ceux de la rue affluèrent vers le cinéma pour rencontrer le public ébahi.
Gamal Abdel Nasser, accompagné d’Abdel Hakim Amer, est sorti d’une voiture et s’est dirigé vers le cinéma, saluant les gens qui se pressaient dans les couloirs et les escaliers, les acclamant bruyamment, et celui qui a été envoyé par Farid s’est précipité sur le téléphone pour annoncer la bonne nouvelle au musicien : “On entend la voix de Farid exprimer une joie indescriptible en disant : “J’entends les acclamations maintenant : “J’entends les acclamations. Merci, Seigneur, que Dieu te bénisse, Raïs.”