Qu’il s’agit d’un café, resto, etc. et après avoir dégusté votre entrée, votre plat de résistance et votre dessert, vous interpellez donc le garçon : “L’addition, s’il vous plaît”, suite à quoi il viendra disposer discrètement le ticket sur votre table. Quand la note est payée, on s’arrange pour qu’il reste ensuite sur la table quelques LE pour le pourboire. Le serveur, à propos, avez-vous remarqué son gilet noir plein de petites poches microscopiques dans lesquelles il glisse la petite monnaie ? Le serveur ramasse le pourboire en débarrassant promptement la table, car sinon il se peut qu’un clochard avisé ne le fasse à sa place.
Par Nermine Khattab
Le bakchich est une véritable institution en Egypte, tout comme de par le monde, qui n’est pas réservée aux seuls touristes. Certains l’appellent même la “11ème plaie d’Egypte” ! Tout service et à tous niveaux, s’accompagne d’un bakchich.
À chaque clientèle son pourboire.
Les Egyptiens ont coutume de laisser un pourboire en plus du montant de l’addition. C’est d’ailleurs quasi systématique. D’ailleurs, sur votre reçu de caisse, une ligne spécialement réservée à ce montant est prévue. La mention «service inclus» est d’ailleurs obligatoire sur les cartes et additions. Mais rien ne vous empêche de donner plus si vous êtes satisfait. En général, le montant du pourboire varie entre 10%et 15% du montant total. Être garçon de café peut être un emploi lucratif. En général, ils reçoivent un salaire horaire et des pourboires en plus. Le pourboire a également une autre vocation. Dans certains secteurs, les salaires sont peu élevés et même inférieurs aux autres professions. Les pourboires pour le serveur sont essentiels. Le Bakchich permet donc de compléter le revenu des employés. Ils doivent d’ailleurs en déclarer le montant aux impôts au même titre que leur salaire. Aussi si vous vous avisez de quitter la table sans « tip », le serveur est bien capable de vous poursuivre dans la rue et réclamer justement ses 15% de tip.
Ainsi, dans tous les établissements commerciaux où existe la pratique du pourboire, toutes les perceptions faites pour le service par l’employeur sous forme de pourcentage obligatoirement ajouté aux notes des clients ou autrement, ainsi que toutes sommes remises volontairement par les clients pour le service entre les mains de l’employeur, ou centralisées par lui, sont intégralement versées au personnel en contact avec la clientèle et à qui celle-ci avait coutume de les remettre directement.
Facultatif non obligatoire
Si le pourboire récompense la personne qui vous sert, c’est “un plus” et non une obligation. Cela dépend davantage des usages et coutumes propres à chaque profession. Votre liberté est donc totale. C’est à vous de décider.
Même s’il est un usage ancré dans les mœurs, le pourboire reste facultatif, il doit récompenser une qualité de service. Aucun garçon de café ne peut vous reprocher de ne pas laisser quelques pièces dans la soucoupe ou pas assez. Le pourboire est donc laissé à la seule appréciation du client et dépend de votre humeur, de la qualité du service et bien entendu de vos finances.
Il est d’usage de donner un pourboire
Seuls certains métiers ont l’habitude de recevoir des pourboires en plus de leur salaire. Au restaurant, chez le coiffeur, au chauffeur de taxi, au livreur… Pas facile de savoir quand et à qui il faut donner un pourboire. Et si tel est le cas, combien donner!
Chez les coiffeurs, il est aussi d’usage de laisser une pièce à la shampouineuse et au coiffeur qui vous a coiffé. Le montant de ce pourboire dépend beaucoup du prix, il va de 50 à 70 LE selon qu’il s’agit d’un petit salon de quartier ou d’un très grand coiffeur. Les chauffeurs de taxi reçoivent souvent un pourboire notamment s’ils viennent vous ouvrir la portière ou s’ils s’occupent de vos valises.
Les livreurs se voient parfois gratifiés d’un pourboire notamment quand ils rendent un service supplémentaire, par exemple étage élevé sans ascenseur. Dans l’hôtellerie également, les grooms, femmes de chambre, bagagistes reçoivent régulièrement des pourboires. Ils sont souvent donnés pour remercier un employé qui vous a rendu un service particulier qui ne faisait pas partie de sa tâche ou que vous avez trouvé particulièrement aimable. Les guides touristiques. Leur pourboire est généralement déterminé selon la durée de la visite et la qualité du service.
Les habitudes ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Dans certaines destinations, les attentes en matière de pourboires varient beaucoup suivant le pays où l’on se trouve. Cela reflète les différences de cultures, d’attitudes et de règles dans le monde», a souligné la socialiste, Samia Khedr. Dans certains pays, les pourboires doivent être déclarés et font partie intégrante du salaire. Ils sont donc pris en compte dans le revenu minimum légal. Un système qui pousse les clients habitués à ce modèle à laisser un pourboire conséquent.
Un pourboire peut être très mal vu au point d’être considéré comme une insulte pour les Japonais qui ne veulent pas donner l’impression qu’ils font l’aumône.
En Chine, après avoir été longtemps interdites, les gratifications en argent sont un peu plus répandues de nos jours, surtout dans les lieux touristiques.
Le ”Tip”, institution dans son royaume
Le «tip» a beau être une institution dans son royaume. La classe moyenne se situe parmi les moins généreux. Au moment de payer l’addition, on se contenterait de régler son dû stricto sensu dans plus d’un cas sur trois. Cette classe a l’attitude de trouver que ce qu’il paie est déjà assez cher, explique Dr Samia. Une autre raison est liée à notre système social et plus particulièrement fiscal. « On considère que ceux qui apportent des services sont payés justement pour ce qu’ils font car on a un smic», analyse-t-elle. Le pourboire n’apparaît donc pas comme un besoin pour le serveur. «On est aussi habitués à acheter des produits industriels et on a culturellement du mal à payer le service en plus», fulmine Mme Amal, employée dans la trentaine.