Alors que le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a émis une requête exceptionnelle mercredi 6 décembre sur la situation à Gaza, les tensions continuent à croitre entre l’organisation et Israël, rapporte RFI. Rappelée à l’ordre régulièrement depuis 56 ans pour ses «occupations illégales» des territoires palestiniens, Israël a opté depuis début octobre pour des interpellations agressives systématiques contre l’organisation et ses dirigeants. Le patron de l’ONU invoque un pouvoir exceptionnel pour pousser le Conseil de sécurité à plancher sur un « cessez-le-feu humanitaire» ? Il n’a ensuite fallu que six heures au chef de la diplomatie israélienne pour le crucifier sur son compte X, et affirmer que le laisser à son poste était un « danger pour la paix dans le monde». Son ambassadeur à l’ONU a déjà réclamé publiquement la démission d’Antonio Guterres sur la base d’une déclaration tronquée – une première dans l’histoire de l’organisation – et il multiplie les sorties diffamatoires.
Les hostilités ont atteint un tel point que le chef de la diplomatie chinoise l’a rappelé à l’ordre au Conseil de l’ONU. Et depuis, ce sont le directeur de l’OMS, la directrice de ONU Femmes ou l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens qui sont vilipendés par des responsables israéliens, accusés d’un manque d’impartialité : ces critiques se multiplient comme des traînées de poudre sur les réseaux sociaux.
Un cran supplémentaire a été franchi il y a trois jours lorsqu’Israël a décidé de ne pas renouveler le visa de travail de Lynn Hastings, la coordinatrice humanitaire des territoires palestiniens. L’ONU a demandé au gouvernement de Benjamin Netanyahu de reconsidérer cette décision pour ne pas perturber les opérations humanitaires plus que nécessaire.
Léger signe encourageant, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a accepté ouvrir dans les jours qui viennent un deuxième point de passage pour l’aide humanitaire à Kerem Shalom.