La porte du Grand Musée Egyptien (GME) a commencé à s’entrouvrir à l’occasion de premières visites, laissant présager une inauguration en fin d’année.
Voilà vingt ans que le concours du Grand Musée Egyptien (GEM) du Caire a été remporté par l’agence Heneghan Peng Architects. Depuis cette date, sa gestation et sa construction au pied des pyramides de Gizeh suivent son cours avec une lenteur exaspérante, accumulant retards et dépassements de budget (un milliard de dollars, au lieu des 500 millions prévus !). Certes, entre révolution, pandémie et crise économique, l’Égypte a traversé une période particulièrement troublée. Mais il semblerait que le projet arrive enfin à son terme…
Premières visites privées
Lors de la conférence de presse organisée le 6 avril à l’occasion de l’ouverture de l’exposition blockbuster « Ramsès II et l’or des pharaons » à la Grande Halle de la Villette, le ministre du Tourisme et des Antiquités égyptiennes a indiqué qu’ «une date d’ouverture devrait être annoncée dans les mois à venir et en raison de l’intérêt porté à cet événement par les Chefs d’Etat du monde entier, cette date sera donnée 6 mois avant ». Le ministère égyptien de la Culture a déjà organisé de façon homéopathique des visites restreintes, ce qui a permis aux quelques happy few de découvrir l’architecture intérieure du musée, où, dans le hall, trône la statue colossale de Ramsès II. Pour les collections, il faudra attendre encore la fin de l’année.
Sous le signe des pyramides
Ce nouvel équipement remplacerait le vénérable Musée égyptien du Caire. Installé place Tahrir depuis 1902, ce dernier était devenu depuis longtemps trop exigu pour présenter des collections à la richesse proverbiale et croissante. Le GEM est implanté en lisière du plateau de Giza, sur la rupture de pente. Du dernier étage, les visiteurs pourront admirer les trois pyramides de Khéops, Khefren et Mykérinos, bâties au milieu du IIIe millénaire avant notre ère. Le motif de la pyramide est d’ailleurs omniprésent sur les façades où il est décliné en panneaux d’albâtre.
Un écrin pour le trésor de Toutankhamon
À l’intérieur, on retrouve les commodités modernes attendues dans un musée de cette envergure: centre de recherche et de conservation, auditorium, bibliothèque, et, surtout, près de 22 000 m² consacrés à la présentation des collections permanentes. Si le musée de la place Tahrir continue d’exister, une bonne partie de son fonds (et de ses réserves) sera transférée à Giza. Où l’on pourra, entre autres merveilles, admirer pour la première fois dans son intégralité le mobilier funéraire de Toutankhamon et ses 4500 pièces. À l’arrivée, la réalisation de ce musée aura duré aussi longtemps que celle de la pyramide de Khéops…