Au cœur du Grand Musée égyptien, dans une salle où le silence résonne d’histoires millénaires, se dévoile un trésor singulier : les énigmatiques momies de céréales. Imaginez de petits sarcophages délicatement sculptés, où la tête d’un faucon, symbole de puissance et de protection, surmonte un corps humain. Ces effigies représentent Sokar, le dieu des morts et de la renaissance, dans toute sa mystérieuse grandeur. Leur taille modeste, entre 35 et 50 centimètres, n’enlève rien à leur impact spirituel.
À l’intérieur, une autre merveille : des momies symboliques à l’image d’Osiris, le dieu revenu à la vie. Elles sont composées d’un mélange fascinant : le limon fertile du Nil, des grains de blé et d’orge, sources de subsistance, et de la cire malléable. Ces « momies de céréales » sont plus qu’un assemblage de matériaux : elles incarnent la profonde croyance des anciens Égyptiens en la résurrection et le cycle éternel de la vie. Elles constituent une expression tangible de leur spiritualité.
Ces précieux objets datent de la Basse Époque et ont été découverts à Tehna el-Gebel, dans la paisible vallée de Tahnaoui, au nord de Minya, dans ce qui était autrefois le XVIIIe nome de Haute-Égypte. Cette région, baignée par le Nil, vénérait également le dieu Sobek, reconnaissable à sa tête de crocodile.
Le bois finement travaillé, le plâtre délicatement modelé, la douceur de la cire, la richesse des couleurs et les touches d’or : chaque détail témoigne d’un artisanat exceptionnel, transformant ces objets rituels en véritables œuvres d’art. Les momies de céréales sont une invitation à un voyage dans le temps, une occasion unique de contempler l’âme de l’Égypte ancienne et de méditer sur ses mystères.





