Aimer ou goûter la poésie exige bien plus qu’une connaissance approfondie de la langue et de la prosodie servant de moyen d’expression et de norme à cette poésie. Cela nécessite également, et même avant tout, une réceptivité esthétique qui peut faire défaut à l’esprit le plus ouvert et le plus lucide. Est-il besoin d’ajouter que ce «préalable», évident pour la compréhension des poésies en langues européennes, l’est plus encore quand il s’agit de poésies arabes, les seules dont on s’occupera ici.
Le Dîwân de la poésie arabe classique

“J’ai tenté de regarder la poésie arabe sous un angle strictement esthétique qui dépasse les points de vue historique et sociologique sans toutefois nier leur importance ou leur rôle. La poésie puise sa propre valeur de l’intérieur : de la puissance, la richesse aussi bien de l’expression que de l’expérience. Ainsi, l’on ne peut considérer la poésie comme une attestation historique ou sociologique. C’est une voix qui se suffit à elle-même. Qu’Imru’u al-Qays et bien d’autres aient chanté la nuit du désert ou tel ou tel autre thème n’est pas important en soi. L’important est la façon dont ils l’ont chanté. Comment avec un événement ponctuel ont-ils pu atteindre l’universel ? Son expression conserve-t-elle encore la chaleur, la profondeur et la sensibilité de la création ou l’environnement actuel, historique et sociologique, a-t-il terni cette voix ? Aussi ai-je opté pour le fil qui va d’un poète à l’autre, celui qui nous conduit vers l’individu avant la société, la création avant l’histoire, la poésie avant le thème poétique. J’ai également privilégié le poète qui se caractérise par une voix singulière, la sienne. En particulier, si cette voix est justement celle d’une langue riche, poétique et qui n’obéit qu’à sa propre nécessité interne, loin de toute imitation, toute répétition ou appartenance à l’expression commune.” Adonis.
La Palestine comme métaphore

Dans ces entretiens, Mahmoud Darwich revient sur ses années d’apprentissage et l’expérience de l’exil, livrant en même temps son “art poétique”, au croisement de la tradition classique et de la grande aventure de la modernité. De ses premiers poèmes, qui en ont fait le porteparole de tout un peuple, jusqu’à ses derniers ouvrages, autrement complexes par leurs structures et leurs matériaux historiques ou mythiques, le récit de son itinéraire devient un témoignage d’une brûlante actualité sur les multiples facettes de l’identité palestinienne.
Les trésors de la sagesse

Ce livre fait suite à “Les miroirs de l’âme” qui traitait plus de l’œuvre de Gibran et ici nous permet de puiser dans maints petits trésors de sagesse, au hasard de ses réflexions sur les multiples aspects du phénomène humain.