C’est l’heure de la joie !
C’est la haute saison de consommation de viande. C’est aussi le temps de certains rituels qui diffèrent de tout autre Aïd. Le Grand Baïram a ses propres coutumes et histoires.
Par Névine Ahmed
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Qu’ils fassent le sacrifice et immolent veaux et moutons, ou bien qu’ils achètent de la viande, les Egyptiens musulmans se préparent au Grand Baïram, bien plusieurs semaines en avance. C’est donc par excellence la “grande fête” de la viande, où 4 jours durant, ils consomment de différents mets de viande cuits au four, grillés au barbecue… etc.
Sur les marchés, ce sont de grands chiffres d’affaires qui se font. Les Egyptiens n’aiment pas se défaire de leurs habitudes. Même en temps de difficultés économiques, les ménages font des épargnes pour ces grands jours de fête.
On achète tout le nécessaire. Ce n’est pas uniquement de la viande, de l’oignon, du pain et de la tomate pour préparer la “fattah” (ce plat spécial préparé à base de pain, de riz, d’ail, de sauce tomate et de soupe, spécialement confectionné lors du Grand Baïram), mais on achète également des grils et du charbon pour le barbecue.
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C’est le meilleur moment pour les vendeurs de moutons et les boucheries, puisque des dizaines de personnes y font la queue, soit pour immoler l’animal qu’ils ont acheté, ou pour acheter quelques kilos de viande.
Les manifestations de joie sont partout. Sur les murs des maisons des personnes parties au pèlerinage, de simples dessins sont à observer. C’est une tradition ancestrale pratiquée jusqu’à présent dans les milieux ruraux aussi bien que dans les quartiers populaires dans les villes.
Ainsi, la célébration de l’Aïd Al-Adha est-elle caractérisée par la joie nettement manifeste le matin au premier jour de la fête. Les fidèles musulmans, petits et grands, affluent pour accomplir la prière de l’Aïd dans les mosquées et sur les grandes places dans un spectacle impressionnant.
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Les musulmans échangent les vœux le jour de l’Aïd et sont censés répéter les “takbirat de l’Aïd” (Dire Allah Akbar). A l’issue de la prière de l’Aïd, c’est le temps de l’immolation du mouton ou du bétail. Ce dernier est divisé en trois parties: le premier tiers est consacré à la famille de celui qui a acheté le bétail, le deuxième tiers est distribué aux pauvres et aux nécessiteux et le troisième tiers est offert aux proches et aux membres de la famille ou aux amis, même si leur situation financière est bonne.
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La Kiswa de la Kaaba: L’histoire qui se cache derrière le drap
Par Nermine Khattab
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A l’époque abbasside, la Kaaba était drapée une fois de blanc et une fois de rouge, tandis que le sultan seldjoukide le recouvrait de brocart jaune. Le calife abbasside Al-Nassir a changé la couleur de la Kiswa en vert. Et plus tard en brocart noir, et cela est resté sa couleur jusqu’à nos jours. La Kaaba était couverte une fois en blanc, une fois en rouge et une fois en noir. Et le choix de la couleur était basé sur les moyens financiers de chaque ère.
Sur les raisons pour lesquelles les couleurs ont changé au fil des âges, Al-Dahas a indiqué que le blanc était la couleur la plus brillante, mais qu’elle n’était pas durable. Le tissu se déchirait souvent, devenait sale et impur lorsque les pèlerins le touchaient. Il a donc été remplacé par du brocart noir et blanc et du shimla, qui étaient utilisés pour recouvrir les tentes arabes.
Les différents moyens financiers permettaient de contrôler le type de tissu utilisé pour la Kiswa de la Kaaba. La Kiswa était changée de temps en temps, chaque fois qu’un nouveau tissu était disponible. Cela a été le cas à l’époque du califat de Rashidun, des Omeyyades et des Abbassides. Le noir a finalement été choisi à la fin de l’ère abbasside parce qu’il était durable et pouvait résister aux pèlerins souhaitant toucher la Kaaba.
Par ailleurs, les livres d’histoire parlent du premier homme à avoir couvert la Kaaba à l’époque préislamique. Il s’agit de Tubbaa Al-Humairi, le roi du Yémen. Les annales mentionnent qu’il a couvert la Kaaba à l’époque pré-islamique suite à sa visite à la Mecque. Les historiens confirment dans un récit que le prophète Mohammad (paix et bénédictions de Dieu soient sur lui) a été le premier de l’Islam à couvrir la Kaaba de qubati, un mince tissu blanc fabriqué en Egypte.
La Kiswa, était déjà utilisée à l’époque préislamique
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Les récits mentionnent que lors de la conquête de la Mecque, le prophète a conservé l’ancienne Kiswa utilisée à l’époque des polythéistes et ne l’a pas remplacée, jusqu’à ce qu’une femme l’ait brûlée en essayant de la parfumer avec de l’encens. Les rois et sultans musulmans ont alors continué à entreprendre de couvrir la Kaaba et d’en prendre soin. Ensuite, le fondateur saoudien, le roi Abdul Aziz, a donné des instructions pour la création d’une usine privée pour la fabrication du Kiswa. La première maison dédiée au tissage de la Kiswa dans le Hijaz depuis la couverture de la Kaaba à l’époque préislamique.
Le département de dessalement est la première des sections de cette usine. Il est responsable de la pureté de l’eau, qui se reflète sur la qualité et la texture de la soie, et du dessalement des eaux souterraines pour le lavage et la teinture de la soie. Le processus de teinture commence après le retrait de la couche cireuse recouvrant les fils de soie. La soie est ensuite teinte en noir et vert à l’aide de spas et de produits chimiques spéciaux mélangés et pondérés dans des rations spécifiques pour assurer le degré requis de stabilité de la couleur.
Il faut savoir que la Kiswa est remplacée une fois par an pendant le Hajj après que les pèlerins se rendent au mont Arafat. A leur retour de l’ascension du mont Arafat, les pèlerins découvrent le nouveau tissu. D’ailleurs, les couleurs des revêtements de la Kaaba ont régulièrement changé à travers les âges. Il a été rapporté qu’après la conquête de La Mecque au cours de la neuvième année de l’hégire, le prophète a couvert la Kaaba de tissu yéménites alors qu’il effectuait son pèlerinage d’adieu. Le Prophète Mohammed l’a recouverte d’un tissu yéménite rayé blanc et rouge, et Abu Bakr Al-Siddiq, Omar ibn Al-Khattab et Osman ibn Affan l’ont recouvert de blanc. Ibn Al-Zubayr l’a recouverte de brocart rouge.