Par: Alia Abou El-Ezz
Autrefois, Hadayek El-Qobba figurait parmi les quartiers les plus prestigieux du Caire. Il abritait les pachas, les hauts fonctionnaires et les familles étrangères, séduits par ses vastes jardins et ses allées bordées d’arbres majestueux entourant de somptueux palais. Le nom « Hadayek » (jardins) reflète cette abondance de verdure.L’origine remonte à l’an 882, lorsque le prince mamelouk Yashbak al-Dawadar fit ériger un imposant dôme au cœur d’un ensemble de jardins qu’il possédait près de Matariya. Ce lieu devait servir de résidence lors de ses séjours au Caire, à l’écart de l’agitation de la capitale. Plus tard, le sultan Abou al-Nasr Qanswa al-Ghuri en fit son quartier général pendant son règne, donnant au site le nom de « Qubbat al-Ghuri » (le Dôme d’al-Ghuri).Au fil des ans, des habitations se construisirent autour du dôme, formant un petit village baptisé « al-Qubba ». Après la campagne française d’Égypte, sous le règne de Mohamed Ali Pacha, son fils Ibrahim Pacha fit bâtir un immense palais de 400 pièces, entouré d’un domaine de 30 hectares planté de jardins et de roseraies.Séduites par ce nouvel écrin de verdure et par le prestige du lieu, de riches familles et figures influentes y édifièrent leurs propres résidences. Ces palais et villas, tous entourés de vastes jardins, conférèrent au quartier une identité unique. Ainsi, il prit le nom de « Qasr al-Qubba » (Palais du Dôme), avant que l’appellation ne soit simplifiée en « Quartier de Qubba ».