Par: Nermine Khattab
Le bien-manger gagne du terrain depuis plusieurs années, offrant une panoplie de tendances culinaires. Manger alcalin est le nouveau concept à la mode.
Manger végan, gluten free, à grains entiers, sans lactose, bio … L’envie de se nourrir sainement se confirme. Mais l’ultra-tendance est de manger alcalin. Ce nouveau mode d’alimentation est dit meilleur pour la santé et, si l’on veut aussi, perdre du poids, en proposant une approche holistique. Il part du principe du contraste avec tout ce qui est acide. C’est simple, trop d’acidité dans le corps sert de terrain propice pour les maladies les plus graves. Faut-il alors alcaliniser le corps ? Le métabolisme ou la conversion de la nourriture en énergie est en effet une réaction chimique qui décompose une masse solide. Lorsque les choses brûlent, un résidu de cendres est laissé derrière. De même, les aliments laissent un résidu de « cendres » connu sous le nom de déchets métaboliques. Ces déchets métaboliques peuvent être alcalins, neutres ou acides. Les partisans de ce régime estiment ainsi que les déchets métaboliques peuvent affecter directement l’acidité du corps.
Le PH est donc le mot-clé : le potentiel Hydrogène est l’échelle de 1 à 14 utilisée pour déterminer le degré d’acidité d’une substance, très connue pour mesurer la qualité de l’eau à bouteilles, et dont un test très simple se vend sur Amazon. Plus elle contient d’ions H, plus elle est acide. Maintenir le corps à un pH idéal, soit 7,4 ou plus, lui permettra de fonctionner au mieux.
Les aliments acides comme la viande rouge, les volailles, les sucres transformés, les produits laitiers, les additifs et préservatifs rendent du coup le corps plus acide et stimule l’inflammation, qui est liée à la douleur chronique, à la vieillesse précoce, la fatigue et à un risque accru de maladie cardiaque, de perte osseuse et de cancer. « Ces groupes d’aliments sont responsables de 95 % des acides que nous consommons quotidiennement », explique une thérapeutique et nutritionniste. Survivante du cancer, Hafez a remplacé la chimiothérapie par, en outre, le « régime alcalin » pour guérir, il y a 18 ans. « Cela a complètement bouleversé ma santé. C’était un miracle ». « Pensez et mangez vert et vous êtes sur la bonne voie », ajoute-t-elle.
Bons remplaçants
Les scientifiques sont pourtant encore prudents. Ils estiment que la nourriture pourrait modifier le pH de la salive ou de l’urine, mais pas du sang, ils s’accordent cependant sur les bienfaits d’un tel régime, tout simplement car il comporte les bons éléments.
Que manger alors ? Beaucoup de fruits et légumes frais, des racines, des noix, de grains entiers et de légumes racines, des avocats, des amandes, du quinoa, des brocolis, du céleri. Certains nutritionnistes vont encore plus loin en éliminant tout court le blé. Le pain est ainsi fabriqué à base de farine de graines de lin, d’amandes ou de noix de coco. Le beurre et l’huile de tournesol ou de maïs sont remplacés par de l’huile d’olive pressée à froid, de l’huile de sésame ou de noix de coco. A cela s’ajoute une importante quantité d’eau, 1 litre d’eau pour 20 kilos de poids corporel. Une personne de 60 kilos devrait ainsi boire 3 litres par jour et surtout le bicarbonate de sodium. Dès le matin, boire un verre d’eau avec une cuillère à café de bicarbonate de sodium. On peut y ajouter du jus de citron frais ou de la menthe pour lui donner du goût.