Au lendemain d’une journée mouvementée en Alsace où il a été conspué par des opposants à sa réforme des retraites, Emmanuel Macron a été accueilli par des centaines de manifestants hier jeudi dans l’Hérault pour un nouveau déplacement, au contact des Français, consacré à l’éducation, rapporte l’AFP. Le chef de l’État est arrivé en fin de matinée au collège Louise-Michel de Ganges, au nord de Montpellier, où il s’est entretenu avec des professeurs, des élèves et des parents d’élèves. Il n’a pas croisé les manifestants, composant un cortège très bruyant dans le centre-ville, mais contenus à bonne distance du collège par les forces de l’ordre. Sifflets, vuvuzelas, fumigènes… mais pas de casseroles. Certaines ont été confisquées par des gendarmes alors qu’un arrêté préfectoral interdit les “dispositifs sonores portatifs”. “On est là”, “Macron démission”, chantaient les contestataires dans cette commune de 4.000 habitants des contreforts des Cévennes, drapeaux CGT, Unsa éducation, Snes-FSU et ballons noirs en signe de deuil à la main. Certains ont lancé des œufs et des pommes de terre sur les forces de l’ordre. La veille en Alsace, Emmanuel Macron avait été violemment hué et pris à partie lors de son premier bain de foule depuis des semaines. Un retour sur le terrain décidé après la promulgation de sa réforme, très contestée, portant l’âge légal de la retraite à 64 ans. “Les œufs et les casseroles, c’est juste pour faire la cuisine chez moi”, a commenté Emmanuel Macron à son arrivée, dans un court échange avec le député LFI de la circonscription, Sébastien Rome, qui lui disait: “la résistance” est “un peu loin, on ne l’entend pas, mais elle est là”. “Je vais toujours au-devant si les gens sont prêts à parler”, a poursuivi le chef de l’État, avant d’aller à la rencontre des élèves dans la cour du collège, momentanément privé d’électricité par une coupure revendiquée par la CGT. La “colère” exprimée contre la réforme des retraites ne “m’empêchera pas de continuer à me déplacer”, avait-il rappelé la veille.