Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur. Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Il était une fois un poussin qui vivait avec ses frères et sœurs dans une grande ferme. L’idée d’être poussin lui déplaisait, il souhaitait être une créature différente. Il était toujours mécontent de sa petite taille et de sa fragilité. Alors, il observait les autres animaux dans la ferme. Ils avaient des tailles différentes et étaient souvent plus puissants que lui. Il voulait être puissant. La vache a été l’animal qui a le plus attiré son attention. « Oh, qu’elle est grande et puissante. Elles mangent des heures et des heures sans jamais avoir le ventre saturé », se dit-il.
Un jour, le poussin va observer la vache. Il souhaite savoir comment grandir et devenir aussi fort qu’elle. Il remarque qu’elle mange de l’herbe de longues heures. Il commence à picorer des graines sans arrêt pour s’engraisser. Au bout d’un moment, son ventre se remplit et il a très mal. Sa maman remarque sa dépression et lui demande : « Alors, mon petit poussin, qu’as-tu ? »
Le poussin lui a répondu : « Je vais être comme la vache, elle est puissante, sa voix fait peur. C’est parfait. Je souhaite être comme elle, mais je n’y arrive pas ».
Sa maman le consola et lui dit : « Mon petit poussin, chaque créature a ses points forts et ses points faibles. Tu ne seras jamais comme la vache. Tu seras une poule ou un coq. Et c’est bien, tu n’as pas besoin d’être quelqu’un d’autres ».
Le poussin semblait peu convaincu, il s’en alla pour s’en dormir tellement il était triste. Durant son sommeil, il fait un rêve étrange. Dans son rêve, il y avait un lac magique qui permettait d’exhausser les vœux. Il a bu du lac trois gorgées d’eau et souhaitait devenir aussi gros que les vaches. Etant devenu énorme, il quitte le poulailler et se dirige vers l’étable pour vivre avec ses nouveaux pairs : les vaches.
Là-bas, il en trouva quatre. Il commence alors à s’installer parmi eux et leur adresser la parole : « Je suis votre nouveau camarade, je suis une vache comme vous et je peux manger de l’herbe ».
Les quatre vaches l’ont regardé avec des yeux plein d’étonnement, puis, l’une d’entre elles lui a dit : « Tu ressembles au poussin, mais tu es énorme pour un poussin. Tu n’es pas une vache, tu n’as pas quatre pattes et tu n’es pas courbé comme nous. Tu es un être laid et déformé. Je ne veux pas te voir. Va-t’en ! Les autres vaches commencent à se moquer de lui. Attristé et affolé, le poussin court et se dirige vers le poulailler, mais, là encore, on lui barre la route. Il n’est
pas autorisé à y entrer. Même si les poules le font, sa taille énorme l’empêchera. Le poussin se retrouve seul, abandonné de tout le monde et verse de chaudes larmes. C’est en ce moment qu’il ressentit la chaleur maternelle, sa maman la poule le réveilla et le réconforta en lui disant : « Ce n’est qu’un rêve, même un mauvais rêve n’est qu’un rêve ».
Le poussin se réveilla. Pour la première fois, il valorisa d’être poussin et de vivre dans un poulailler. Que c’est beau d’être à sa bonne place, au milieu de ceux qui connaissent notre juste valeur.
Fin




