Chacun de nous se rappelle les histoires de sa grand-mère. Des histoires qui ont été héritées d’une génération à l’autre. Evidemment, chaque génération a ajouté sa propre sauce et a permis aux autres d’en goûter une nouvelle saveur. Les histoires de grand-mère cherchent à rappeler aux adultes ces doux moments passés à l’ombre des persiennes à écouter les histoires de nos aïeuls à l’âge de l’innocence.
Il était une fois un jeune homme qui ne voulait pas travailler. Il préférait rester à la maison et ne rien faire. Fort comme un taureau, il refusait de déployer un effort physique quelconque, il comptait surtout sur sa famille. Sa mère l’aimait beaucoup et elle ne cherchait pas à le gêner. Un jour, face aux critiques des habitants du quartier, elle a décidé de lui parler enfin de l’affaire. « Mon cher fils, vous ne travaillez pas et tout le monde en parle », a-t-elle dit.
Le jeune homme assis comme un paon lui a rétorqué : « Je ne peux pas user mon beau corps dans les champs, je mérite un brillant avenir et un meilleur sort. Je devrais être un sage ou être parmi les gardes du roi ». La mère, désemparée, lui a dit : « Mais, ce n’est pas le cas, alors essaye de gagner ton pain d’une autre manière, une manière digne ». Sur un ton dédaigneux, le jeune homme dit à sa mère : « Si tu appartenais à la haute classe sociale, cela n’aurait pas été mon sort. Tu es responsable de ma misère ». Anéantie, la mère se tue, elle n’a plus jamais rouvert le même sujet. Elle a préféré le silence, mais les jours se sont écoulés et la femme attendait désespérément que son fils change d’attitude. Rien ne se passait. Le fils était inchangeable et rien ne lui faisait comprendre qu’il devait se trouver un métier pour gagner son pain.
Les jours se sont écoulés et la mère s’est éteinte telle une chandelle. Une chandelle qui éclairait la vie du jeune homme. Une vie qu’il ne valorisait pas. Après le départ de la mère vers l’au-delà, le jeune homme n’a rien ressenti, il était encore entouré et couvé par ses voisins. Petit à petit, les voisins se sont éloignés et les gens ont commencé à s’éloigner, chacun pensant à sa propre vie. Le jeune homme a commencé à connaître des jours difficiles, il ne trouvait pas de quoi manger. Il devait alors frapper aux portes pour trouver un morceau de pain, mais, les gens ont commencé à fermer leurs portes à double clé à son passage. « Va chercher un boulot ! » lui disaient-ils.
Affamé, le jeune homme a décidé alors de voler le pauvre marchand de fruits du coin. Se croyant fort, invincible et intelligent, le jeune homme n’a pas hésité un instant à se rendre chez le marchand pour s’emparer de force de quelques fruits. Il a pourtant oublié qu’il est affaibli par la malnutrition et par la pauvreté. Il se fait alors attrapé par le marchand qui le conduit au caïd.
A suivre