La sourate At-Tur (Le Mont) est la 52ᵉ du Coran. Révélée à La Mecque, elle se distingue par la force de son style et la vivacité de ses avertissements. Elle tire son nom du premier verset, où Dieu jure « par le Mont » (At-Tur), lieu béni et témoin des révélations faites à Moïse (Paix sur lui).
“Par le Mont,
et par un Livre écrit
sur un parchemin déployé,
et par la Maison peuplée,
et par la voûte élevée,
et par la mer en ébullition…”
(Sourate At-Tur, versets 1-6)
Ces serments puissants introduisent la certitude d’un châtiment inévitable pour les négateurs. La sourate commence ainsi par une série d’images grandioses, convoquant la majesté des cieux, la mer, le sanctuaire céleste et la montagne sacrée, afin d’affirmer la véracité de la Révélation.
“Le châtiment de ton Seigneur arrivera inévitablement.
Nul ne pourra le repousser.”
(Versets 7-8)
La sourate dépeint ensuite les scènes terrifiantes du Jour de la Résurrection : les cieux se fendent, les montagnes se déplacent, et les injustes réalisent l’ampleur de leur égarement. Face à ce destin, deux catégories d’hommes apparaissent :
· Les négateurs, promis à un châtiment sévère.
· Les croyants sincères, récompensés par les délices du Paradis.
“Les pieux seront dans des jardins et dans des délices,
se réjouissant de ce que leur Seigneur leur a donné…”
(Versets 17-18)
Le texte coranique évoque les bienfaits accordés aux habitants du Paradis : un repos éternel, des compagnons purs, des coupes circulant parmi eux, et la réunion des familles croyantes.
“Ceux qui auront cru et que leur descendance aura suivis dans la foi, Nous les ferons rejoindre à eux leur descendance…”
(Verset 21)
La sourate se termine sur un ton de consolation adressé au Prophète Mohammed ﷺ : face aux moqueries des mécréants, il doit patienter, continuer à transmettre le message et glorifier son Seigneur à des moments précis de la journée et de la nuit.
“Et glorifie ton Seigneur quand tu te lèves,
et glorifie-Le une partie de la nuit et au moment où les étoiles se retirent.”
(Versets 48-49)
En résumé, At-Tur est une sourate de puissance et d’avertissement. Elle mêle la grandeur cosmique aux réalités de l’au-delà, rappelant que la justice divine est certaine, et que le bonheur éternel est réservé à ceux qui croient et agissent avec droiture.
Sourate An-Naba’: La Nouvelle qui bouleverse les certitudes
La sourate An-Naba’ (La Nouvelle) est la 78ᵉ du Coran. Révélée à La Mecque, elle frappe par la vigueur de son style et la force de ses images. Elle s’ouvre sur une question qui interpelle :
“Sur quoi s’interrogent-ils ?
Sur la grande nouvelle,
à propos de laquelle ils divergent.”
(Sourate An-Naba’, versets 1-3)
Cette “grande nouvelle” est celle du Jour de la Résurrection et du jugement dernier, sujet central des croyances mais nié par les mécréants.
Les signes de la puissance divine
Pour appuyer la certitude de cette réalité, Dieu rappelle aux hommes les merveilles de la création :
“N’avons-Nous pas fait de la terre une couche,
et des montagnes comme des piquets ?
Nous vous avons créés par couples,
et fait de votre sommeil un repos,
de la nuit un manteau,
et du jour un moment de vie active.”
(Versets 6-11)
Le texte déroule ensuite la succession des bienfaits : la pluie abondante, les récoltes, les jardins luxuriants, et les montagnes qui stabilisent la terre. Ces signes invitent à réfléchir à la toute-puissance du Créateur.
La scène du Jugement dernier
La sourate bascule alors vers une scène grandiose et redoutable :
“Le Jour où l’on soufflera dans la trompette,
vous viendrez par troupeaux,
et le ciel sera ouvert et deviendra des portes,
et les montagnes seront mises en marche : elles seront un mirage.”
(Versets 18-20)
Pour les injustes, ce jour sera marqué par une rétribution sévère :
“L’Enfer sera aux aguets,
refuge pour les transgresseurs,
où ils demeureront des siècles durant.”
(Versets 21-23)
La récompense des croyants
En contraste, la sourate dépeint les délices réservés aux pieux :
“Pour les pieux, ce sera une réussite :
des jardins et des vignes,
des compagnes aux seins arrondis, d’une égale jeunesse,
et des coupes débordantes.”
(Versets 31-34)
Ils y jouiront d’une paix éternelle et de la satisfaction divine.
Un avertissement final
La sourate se conclut par un rappel solennel : ce Jour est inévitable. Les hommes regretteront leurs choix et seront confrontés à la vérité nue.
“Le Jour où l’homme verra ce que ses mains ont préparé,
et l’infidèle dira : ‘Hélas pour moi ! Que je fusse poussière !’”
(Versets 40)
En somme, An-Naba’ est une sourate qui éveille la conscience. Elle alterne entre la contemplation des signes divins, la description du Jugement, et l’évocation du Paradis et de l’Enfer, rappelant à chacun que la “Grande Nouvelle” n’est autre que la vérité ultime à laquelle nul n’échappera.