Stabiliser le réchauffement climatique nécessite d’agir dès maintenant, mais, contrairement à ce que l’on a pu lire dans les médias, il n’existe pas de date butoir au-delà de laquelle il n’y aurait plus rien à sauver, rappelle un collectif de scientifiques auteurs des trois volets du sixième rapport d’évaluation du GIEC, dans une tribune au «Monde». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) concernant les options de réduction des émissions de gaz à effet de serre est un rappel à la réalité. Nous savions déjà que l’influence humaine sur le climat avait entraîné un réchauffement planétaire de 1,1 °C en moyenne sur la dernière décennie par rapport à 1850-1900. Ce nouvel opus nous explique que, malgré des politiques climatiques de plus en plus nombreuses prises dans de nombreux pays, nous sommes loin d’être en route pour limiter le réchauffement à 2 °C, a fortiori à 1,5 °C. Sauf en cas d’action très rapide, soutenue dans le temps et à grande échelle, pour réduire fortement les émissions en 2030 et atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. Ce défi n’est pas hors de portée, c’est le message-clé du dernier rapport, mais il est, de fait, particulièrement ambitieux.