Mini-dossier
En pleine saison estivale, vous allez certes retrouver sur les plages d’Alexandrie deux éléments essentiels : le sauveteur et le vendeur de freska. Outre le bleu turquoise des eaux de la mer et ce sable blanc rayonnant de la ville portuaire, vous flairerez l’odeur caractéristique des eaux d’Alexandrie et aussi celle de cette gaufrette très caractéristique des plages égyptiennes.
Et en dégustant ces bouchées sucrées, vous devez aussi suivre les consignes données par les sauveteurs avant de commencer votre expérience inoubliable de nage.
Dès que les nageurs le perçoivent, ils se sentent rassurés, surtout ceux qui redoutent un peu la nage en mer. C’est la chaise du sauveteur qui se situe au haut de cette petite échelle. Paysage familier des plages d’Alexandrie. Sa mission est d’observer bien les nageurs, de les alarmer et de les prévenir de nager en cas de hautes vagues et enfin de les sauver en cas de noyade.
Une très importante mission qui exige de nombreux stages de formation en matière de défense civile et de secours premiers et quelques mesures sanitaires importantes relatives à la réanimation cardio-respiratoire. Les certificats permettant aux sauveteurs d’exercer leur rôle, sont délivrés par la Fédération égyptienne de plongée et de secours.
Toujours alerte, notre jeune sauveteur Abdel Radi Mohamed révèle sur une des plages d’Alexandrie : “J’aime beaucoup mon métier. Depuis que j’avais encore 7 ans, mon père m’emmenait avec lui. Il travaillait lui aussi comme sauveteur. J’ai alors décidé d’exercer le même métier et j’ai suivi plusieurs formations pour réussir enfin mon métier”, explique-t-il.
Abdel Radi travaille de 4 à 5 heures par jour. Son salaire est minime, mais il affirme qu’il aime vraiment son métier et ne pense pas le changer. “Cette joie que je ressens alors que j’exerce mon travail de sauveteur est inestimable. C’est un sentiment incomparable, à chaque fois que je réussis à sauver quelqu’un d’une noyade”, dit le jeune sauveteur qui ajoute sa dernière leçon : “A tous les nageurs de bien vérifier le drapeau avant de descendre dans la mer. S’il est rouge, alors vous pouvez nager en pleine sûreté. Mais si le drapeau est noir, il faut s’abstenir”, conclut-il.
C’est la friandise-reine d’Alexandrie, comme s’exprime-t-on. Entendre la voix de son vendeur crier : “freska freska”, enchante le public sur les plages.
C’est pour la freska que le fameux poète Ahmed Fouad Negm a chantée cette prose : “Ô notre pays… même avec un silence fringant, sur la plage, son rire, elle le répand… aussi son histoire et son chant… son extase et la magie du Majestueux de l’Univers, on entend… c’est de la beauté de la voix et de la couleur dont on est amant”.
Il existe plusieurs genres de freska: il y a les grands biscuits fins et circulaires, croquants, et mélangés avec du miel. Il en existe aussi des plus petits, toujours croquants, farcis au sésame, à l’arachide, à la noix de coco, aux pois chiches ou aux noisettes, et mélangés avec du miel noir.
Dès que l’on entend son vendeur approcher, les enfants et même les adultes se retournent et l’entourent en faisant autour de lui un grand cercle pour lui acheter les délicieuses bouchées et s’en régaler.
Mohamed Abdallah, 24 ans, est un vendeur de freska sur les plages de Maamoura à Alexandrie. Originaire de Sohag (Haute-Egypte), il affirme s’être rendu à Alexandrie il y a six ans. Il travaille de midi à 7 heures du soir. « Les prix de freska varient d’une plage à l’autre, de quelques livres jusqu’à peut-être des dizaines de LE sur les côtes du Littoral Nord », indique-t-il.