Avez-vous souvent faim pendant l’hiver. Cette envie de grignoter 24/7, a été pour longtemps liée au froid et l’hiver. Mais, est-il possible qu’il existe un autre élément qu’on pourrait pointer du doigt ? Et pour les décisions financières impulsives comme achats illogiques ? Vous semble-t-il familier ? Bon la médecine a une explication.
En effet, tout a commencé en 1999, quand la ghréline, souvent surnommée “hormone de la faim”, a été identifiée par le chercheur Masayasu Kojima et son équipe. Son nom est directement lié à son rôle de peptide activateur d’hormone de croissance (growth hormone-releasing peptide) dont la racine est ghre, qui signifie “grandir”.
Cette hormone digestive est essentiellement produite par notre estomac lorsqu’il est vide. Comme indiqué ci-dessus, elle permet de signaler au corps qu’il a besoin de nourriture, ce qui entraîne la sensation de faim. De fait, elle joue un rôle important dans la régulation de l’appétit – et fatalement dans la prise de poids (elle est souvent pointée du doigt en cas de grignotage ou d’appétit excessif). Elle est aussi impliquée dans d’autres processus tels que la croissance, le stockage des graisses et la reproduction, selon le magazine en ligne Santé magazine.
Selon l’étude “Aspects biologiques, physiologiques, physiopathologiques et pharmacologiques de la ghréline”, publiée en juillet 2004 par le Centre National pour l’information de la biotechnologie aux Etats-Unis, la ghréline augmente l’apport alimentaire, diminue l’oxydation des graisses et supprime la température centrale du corps.
Cette fonction, qui peut avoir été développée par des processus de sélection évolutifs pour la survie en période de réduction de l’apport calorique, favorise encore aujourd’hui un bilan énergétique positif, bien que l’obésité, et non la cachexie induite par la famine, soit aujourd’hui le trouble prédominant lié à la nutrition dans les pays industrialisés.
Des études de liaison récentes ont montré que des polymorphismes rares du gène de la préproghréline pourraient protéger contre les symptômes liés à l’obésité, indiquant peut-être qu’un mécanisme de signalisation autrefois développé pour prolonger la vie peut s’être transformé en danger pour la santé en présence de conditions environnementales modifiées telles que comme un approvisionnement alimentaire riche en calories et un mode de vie de plus en plus sédentaire.
Plusieurs études récentes montrent que les niveaux de peptides de ghréline circulants sont diminués chez les personnes obèses ainsi qu’après les repas, alors que les niveaux de ghréline sont augmentés dans des conditions cachectiques et anorexigènes, ainsi qu’en période de privation alimentaire ou en préprandiale.
Cette association négative entre les concentrations de ghréline et l’alimentation aiguë d’une part et le bilan énergétique positif chronique d’autre part est interprétée par beaucoup comme une réponse physiologique adaptative qui, au moins dans le cas de l’obésité, ne parvient pas à rétablir un bilan énergétique approprié.
Cette réduction supplémentaire des concentrations plasmatiques déjà faibles de ghréline chez les personnes obèses pourrait encore déclencher la réduction de la masse grasse corporelle, ou au moins prévenir la récidive à l’obésité après une perte de poids induite par l’alimentation, a récemment été démontrée.
Est-il possible d’augmenter ou diminuer le taux de ghréline ?
Il n’existe pas de médicament pour augmenter ou diminuer le taux de cette hormone, a indiqué Dr Monique Quillard, médecin généraliste au Journal des Femmes. selon Dr Quillard. “Par contre, l’organisme est très “malin” : si vous adoptez un régime trop restrictif, il augmente sa sécrétion de ghréline, pour vous pousser à manger, et diminue celle de la leptine, pour inciter à consommer davantage et éviter tous risques de famine. C’est la raison pour laquelle, à terme, les régimes trop restrictifs font grossir”, précise-t-elle.
Cependant, il est possible de contrôler ce taux, comme le conseille Santé Magazine. Il existe par ailleurs plusieurs façons de mieux contrôler son taux de ghréline, notamment en adoptant une alimentation équilibrée et en faisant de l’exercice physique régulièrement. Outre quelques autres gestes qui peuvent vous aider à mieux contrôler votre taux de ghréline comme adopter un rythme de sommeil régulier et suffisant. Aussi, vous pouvez manger régulièrement, de façon équilibrée. Il faut cependant éviter les aliments industriels riches en sucre et en graisses saturées (gâteaux, pizzas, sucreries, sodas, etc.) : ils peuvent perturber la régulation de la glycémie et favoriser la sécrétion de ghréline. Privilégiez plutôt des aliments riches en fibres, en protéines et en acides gras insaturés.
Autres décisions impulsives?
Des niveaux plus élevés de ghréline, incitent à faire des choix plus impulsifs, en particulier sur le plan financier, conclut à nouveau cette étude de chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) et de la Harvard Medical School (Boston). Ces conclusions, présentées à ENDO 2021, la réunion annuelle de l’Endocrine Society, éclairent le rôle plus large de l’hormone de la faim, bien au-delà du comportement alimentaire, selon Santé Log.
Jusque-là, des niveaux plus élevés de ghréline étaient plutôt liés à l’appétit. Cette nouvelle étude suggère que l’hormone ou la sensation de faim pourrait bien avoir un effet spécifique sur la prise de décision au-delà des choix alimentaires. Une précédente étude avait suggéré qu’avec la sensation de faim, la prise de décision est davantage centrée sur le court terme et dissuadait déjà de prendre de décisions importantes l’estomac vide.
L’hormone de la faim affecte aussi la prise de décision financière, commente le Dr Franziska Plessow, professeur de médecine au MGH. L’auteur rappelle également de récentes recherches menées sur les rongeurs qui suggèrent l’influence de l’hormone sur l’impulsivité. L’hormone semble en effet jouer un rôle dans les comportements liés à la récompense.