Plusieurs facteurs ont causé les inondations mortelles survenues en Europe, notamment le réchauffement climatique, l’impréparation, le manque de vigilance et l’artificialisation des terres « Catastrophique », comme « à la guerre », « sans précédent » : les inondations meurtrières qui ont frappé l’Allemagne et une partie de l’Europe cette semaine suite à des pluies diluviennes sont d’une ampleur rarement vue, avec plus de 183 morts au total. Les crues d’une rare ampleur ont fait au moins 156 morts en Allemagne, selon un bilan donné par la police le samedi 17 juillet, et 27 en Belgique, tandis que le Luxembourg et les Pays-Bas ont aussi fait face à une brutale montée des eaux sur une partie de leur territoire. Comment un tel événement a-t-il pu se produire et causer autant de dégâts ? « Des masses d’air, chargées de beaucoup d’eau, ont été bloquées en altitude par des températures froides, qui les ont fait stagner pendant quatre jours sur la région », explique Jean Jouzel, climatologue, ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le groupe d’experts climat de l’ONU.
Les conséquences sont importantes : des précipitations intenses, entre le 14 et le 15 juillet, qui ont atteint « 100 et 150 millimètres » soit l’équivalent de deux mois de pluies, selon l’Organisation météorologique mondiale. Si la région est coutumière des fortes pluies, celles-ci ont été « exceptionnelles, tant par la quantité d’eau déversée que par leur violence », commente Kai Schröter, hydrologue à l’Université de Postdam. Réchauffement climatique ? Le débat fait rage sur le sujet. Plusieurs responsables politiques européens ont clairement fait un lien entre les deux. L’extrême droite allemande par exemple réfute cette explication et crie à « l’instrumentalisation ». Qu’en est-il ? « Pour le moment, on ne peut pas dire avec certitude que cet événement est lié au dérèglement climatique », mais de tels phénomènes extrêmes deviennent « plus fréquents et plus probables » à cause du réchauffement, estime Kai Schröter.