Une étude portant sur ces dix dernières années montre que l’engouement des investisseurs pour les projets de production d’énergie solaire ou éolienne a atteint son apogée en 2019.
Lété que nous venons de passer est la confirmation que les effets du réchauffement climatique sont plus forts et plus rapides qu’escomptés. Pour espérer les endiguer, le passage de notre mode actuel de production et de consommation à un modèle plus responsable est essentiel. Or, ce changement de paradigme nécessite de grands investissements, notamment dans la transition énergétique. La Commission européenne estime ainsi qu’entre 2021 et 2030, le secteur énergétique au niveau européen aura besoin de 175 milliards d’euros par an minimum pour le développement des énergies vertes (solaire, éolien, etc.) et des infrastructures nécessaires, peut-on lire sur La Tribune.Mais d’un point de vue strictement f inancier, le rendement est-il au rendez-vous pour les investisseurs ? Les énergies vertes, qui représentent le futur, bénéficient-elles d’une meilleure performance f inancière, comparativement aux énergies fossiles qui sont vouées à disparaître ? Dans nos récents travaux, nous avons étudié pendant 10 ans (2011 – 2012) les rendements attendus et la performance effective des infrastructures d’énergie verte, comparée à celle des infrastructures d’énergies fossiles. Cette question du retour sur investissement demeure essentielle, car les investissements dans les projets d’énergie éolienne et solaire représentent actuellement entre un quart et un tiers de l’ensemble des investissements alloués aux infrastructures. Ils sont, en outre, amenés à se développer de plus en plus.
Une préférence des investisseurs
L’un des arguments en faveur de l’investissement durable est que celui-ci génère de meilleurs rendements, comparé à l’investissement classique (lequel finance, entre autres, les énergies fossiles). Cet axiome se vérifie-t-il sur le terrain ? En 2011, les projets de production d’énergie verte (ici, les énergies éolienne et solaire) avaient un rendement attendu de 8 %, contre 9 % pour les projets de production d’énergie fossile. Leurs rendements totaux annualisés sur 10 ans s’élevaient respectivement à 16 % et 17 % en 2021. Ces deux chiffres peuvent paraître similaires, mais ils correspondent à deux réalités économiques différentes.Ainsi, notre étude montre qu’il existe bel et bien des preuves d’une surperformance des investissements dans les infrastructures vertes (définies comme les projets d’énergie éolienne et d’énergie solaire). Cette surperformance, qui se définit par des bénéfices plus élevés que ceux des actifs classiques, est en effet due à l’évolution des préférences des investisseurs pour les projets « verts ». Soit une demande excédentaire pour ce type d’investissement, imputable notamment à la sensibilité grandissante du public pour les enjeux de transition énergétique, et qui explique les meilleures performances des actifs responsables comparées aux actifs classiques.