La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen se rendra à partir de ce jeudi en Chine, pour la deuxième fois en moins d’un an, a annoncé mardi son ministère, afin de discuter de pratiques commerciales par Pékin que Washington estime “déloyales”, rapporte l’A. Ce voyage, qui s’étendra du 3 au 9 avril, débutera à Guangzhou (sud) par une rencontre de la ministre des Finances de Joe Biden avec des chefs d’entreprises américains implantés sur place et des responsables locaux avant de rallier Pékin.
Dans la ville méridionale, elle rencontrera notamment le vice-Premier ministre He Lifeng, avant de retrouver à Pékin son homologue Lan Fo’an, ainsi que le Premier ministre Li Qiang et le gouverneur de la banque centrale Pan Gongsheng.
Cette visite intervient tout juste huit mois après son précédent voyage, qui avait permis de stabiliser une relation conflictuelle entre les deux premières économies mondiales, notamment grâce à la création de groupes de travail bilatéraux consacrés aux sujets économiques et financiers. Cette fois, Janet Yellen espère discuter des “pratiques commerciales déloyales” et mettre en particulier en avant “les conséquences sur l’économie mondiale de la surproduction chinoise”, selon le département du Trésor.
Washington s’inquiète tout particulièrement de la hausse des exportations chinoises à bas prix dans des secteurs tels que les véhicules électriques, les batteries lithium-ion ou encore les panneaux solaires, qui pourraient empêcher l’émergence d’une industrie américaine en la matière. Une situation qu’a déjà connue les Etats-Unis, a rappelé à l’AFP le sous-secrétaire américain au Trésor pour les affaires internationales, Jay Shambaugh, et “ce n’est pas quelque chose que nous nous contenterons d’observer passivement”.
“Nous souhaitons voir une évolution dans un certain nombre de domaines”, notamment “la mise en place d’objectifs de production qui, de fait, dépasse ce que le marché mondial peut absorber”, a-t-il ajouté.
Mais si des mesures commerciales doivent être prises, il est important que Pékin comprenne qu’il ne s’agit pas “d’une série de mesures anti-Chine”, a insisté Jay Shambaugh.