Le président de la Banque Centrale américaine Jerome Powell a entamé jeudi un second mandat : le Sénat a validé le choix de Joe Biden au moment où l’institution lutte contre l’inflation avec l’objectif de ne pas peser sur la croissance économique, selon l’AFP. L’assemblée plénière du Sénat s’est prononcée, comme attendu, en faveur de “Jay” Powell, par 80 voix contre 19. Cet ancien juriste et banquier de 69 ans, à la tête de la Réserve fédérale (Fed) pour quatre nouvelles années, va devoir faire ralentir l’inflation, dont l’institution n’avait anticipé ni la vigueur, ni la persistance. Mais il lui faudra jouer serré, pour ne pas ralentir l’économie ni trop peser sur l’emploi. • Jerome Powell lors d’une conférence de presse à Washington le 4 mai 2022 “La Réserve fédérale joue un rôle primordial dans la lutte contre l’inflation”, a commenté Joe Biden dans un communiqué. Jerome Powell se montrait jusqu’ici rassurant sur le fait que l’institution monétaire dispose des “outils” nécessaires pour y parvenir. Mais il a averti jeudi que contrôler l’inflation “ne se fera pas sans douleur”, bien que “le plus douloureux serait (…) que l’inflation reste ancrée dans l’économie à des niveaux élevés”, a-t-il dit dans une interview à Marketplace, l’émission économique quotidienne de la radio publique NPR. Certains sénateurs lui tiennent d’ailleurs rigueur de ne pas avoir vu venir cette hausse vertigineuse et durable des prix. Comme le républicain Richard Shelby, qui a voté contre sa reconduction car pour lui, M. “Powell et le reste de la Fed ont laissé tomber le peuple américain”. Le démocrate Bob Menendez a également voté en défaveur d’un second mandat, mais pour d’autres raisons : “sous la direction du président Powell, la Réserve fédérale continue de rater des occasions cruciales de nommer des Latinos aux plus hauts niveaux de sa direction”. Gouverneur de la Fed depuis 2012, Jerome Powell avait été nommé à la tête de l’institution en 2018 par Donald Trump, dont il s’était toutefois, ensuite, attiré les foudres.