Sur les réseaux sociaux, dans les livres… la charge mentale fait le buzz et beaucoup de personnes se reconnaissent dans ces «alertes». Mais qu’entend-on par charge mentale ? Qui sont les victimes de ce poids invisible ? Comment y faire face ?
La charge mentale est un poids psychique invisible mais bien réel: le fait d’assumer en permanence la responsabilité de toute chose dans la famille peut provoquer du stress, un épuisement, voire un burnout.
Qu’est-ce qu’au juste
la charge mentale ?
Il s’agit d’une charge psychique causée par l’organisation du quotidien, et ce, généralement dans le cadre familial. Par exemple, une mère a en tête toutes les échéances à venir – la leçon de piano de sa fille, le rendez-vous chez le dentiste de son fils et les courses pour le souper. Elle est aussi la première interlocutrice des grands-parents (l’anniversaire des enfants!), les voisins (le planning de ménage!) et les parents de son conjoint. Elle se sent également responsable de la recherche d’une location de vacances et doit penser à tout ce qui doit être fait avant le départ. Enfin, elle console, complimente et encaisse avec le sourire les critiques sur son travail. La charge mentale résulte de la responsabilité même et se trouve renforcée dès lors que c’est toujours la même personne qui accomplit toutes ces tâches généralement invisibles.
Les femmes,
mais pas seulement…
On pourrait penser que le concept de charge mentale ne touche que la femme en couple avec des enfants. «C’est faux» explique le Dr Aurélia Schneider, psychiatre, spécialiste en thérapie comportementale et cognitive au site doctissimo.fr. «Cela touche beaucoup les célibataires avec des enfants ou des personnes divorcées en garde alternée aussi, voire les hommes en congé parental, même si c’est plus rare». La société moderne et plus particulièrement le monde du travail tel qu’on le connaît nous aujourd’hui pousse à gérer plusieurs tâches en même temps. Et face à cette pression nous ne sommes pas égaux. «La charge mentale existe, elle est là. Et deux cas de figure se posent alors : soit je gère, cela ne me pose pas de problème et pour ces personnes, je ne leur donnerai qu’un conseil : se féliciter ! Car certaines personnes ne supportent pas ce trop-plein et craquent face à cette gestion du quotidien».
Apprendre à lâcher-prise, prendre du recul
Les symptômes typiques de la pression exercée par la charge mentale sont :
• Le sentiment de manquer de temps, de devoir de tout faire dans l’urgence;
• L’impression d’être toujours débordé, d’avoir 1001 choses à faire;
• Faire des «to do lists» mais ne jamais arriver au bout;
• Se comparer aux autres et culpabiliser parce qu’on n’y arrive pas. Tous ces sentiments se répercutent sur le corps et entraînent une fatigue, du stress, des douleurs abdominales, des lombalgies, des migraines… «Il faut alors revoir les priorités et apprendre à limiter les excès» indique le Dr Schneider. Pour cela, j’ai des petits exercices que je donne à mes patients : par exemple, pour un patient qui est trop perfectionniste, je lui demande de se projeter dans 5 ans et de mesurer l’impact de cette chose à ce moment-là. Par exemple, débarrasser la table du petit-déjeuner le matin. Si cela n’est pas fait tous les matins, qu’importe dans 5 ans ?». Autre conseil de la spécialiste : passer du temps avec des ami(e)s. «Cela permet de se sociabiliser, de sortir de sa routine quotidienne et de dédramatiser les sujets sur lesquels on culpabilise». Et dans son couple ? «Le soutien mutuel et les remerciements sont primordiaux. Ce n’est pas grave que le lave-vaisselle ne soit pas rempli à votre manière, l’important c’est que la vaisselle soit faite» conclut la spécialiste.