C’est évident : la nouvelle coalition américaine avec la Grande-Bretagne et l’Australie est un pas clé dans la stratégie américaine qui vise à contourner le pouvoir de la Chine.
Sachons que les Etats-Unis considèrent le pouvoir en expansion de la Chine, l’un des plus grands dangers de son histoire. Pourtant, l’unique réaction actuelle est la colère de l’allié français au point que Paris a rappelé ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie.
La raison de cette colère est la suivante : l’Australie a conclu un accord avec les Etats-Unis pour l’achat de sous-marins nucléaires abandonnant ainsi l’achat des sous-marins français. En effet, l’Australie a décidé d’investir dans les sous-marins à propulsion nucléaire des États-Unis et de renoncer à son contrat avec la France pour construire des sous-marins diesels-électriques.
A l’origine, l’accord conclu entre la France et l’Australie était à quelque 50 millions d’euros. Paris a vu cela comme étant une trahison et un coup de poignant de l’un de ses alliés d’autant plus que l’accord en question constituait des recettes juteuses à l’industrie française des armes.
Les séquelles de cette affaire vont dépasser de loin l’axe économique en dépit de son importance. Elles vont s’étendre à des axes politique et stratégique, sans aucun doute. Peut-être même, il y aura un impact à tous les niveaux. Sur le plan interne, il s’agit d’un préjudice à l’image du président français. En effet, les partis d’opposition ont déjà commencé à saisir cette carte contre lui d’autant plus que la bataille des prochaines élections françaises a déjà commencé. Sur le plan européen, cela constitue un coup dur à la France qui avait le projet de bâtir une force militaire européenne pour se substituer à l’OTAN. Paris avait évoqué ce projet après le retrait de Washington d’Afghanistan. En effet, les Etats-Unis ont pris unilatéralement la décision de se retirer du territoire afghan. Sur le plan international, les efforts de la France visant à avoir un rôle clé se sont brisés sur le roc des Etats-Unis.
En effet, Washington et Londres ont fait une coalition occidentale face à la coalition de la Russie et de la Chine. La question qui s’impose : jusqu’où ira la colère française? Que feront les Etats-Unis pour le contenir? Quel est le rôle de la France, voire même de l’Europe entière sur la nouvelle carte des coalitions ?