Dans l’océan des enseignements spirituels de l’islam, la compassion se dresse comme un phare éclatant, guidant le croyant vers la lumière de la miséricorde divine. Loin d’être un simple sentiment, elle est une injonction, un mode de vie, un miroir de l’amour infini de Dieu pour Ses créatures.Dès l’ouverture du Coran, la tonalité est posée :« Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. » (Sourate Al-Fatiha, 1:1)Cette formule, Bismillah ar-Rahman ar-Rahim, qui précède presque chaque sourate, est un rappel constant que la miséricorde est au cœur de toute chose. Les deux attributs divins Ar-Rahman (le Tout Miséricordieux) et Ar-Rahim (le Très Miséricordieux) évoquent une bienveillance enveloppante, inépuisable, que Dieu exerce envers l’ensemble de la création.Le Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui), incarnation vivante du Coran, fut décrit par Dieu Lui-même comme :« une miséricorde pour les mondes » (Sourate Al-Anbiya, 21:107).Sa vie fut un témoignage vibrant de compassion envers les enfants, les femmes, les animaux, les pauvres, les ennemis même. À travers ses gestes, ses paroles, sa patience et sa douceur, il a démontré que la compassion n’est pas faiblesse mais grandeur.Le Coran invite les croyants à suivre cette voie, à faire preuve de clémence même dans la douleur :« Repousse le mal par ce qui est meilleur. Et voilà que celui avec qui tu avais une inimitié devient tel un ami chaleureux. » (Sourate Fussilat, 41:34)La compassion, dans ce verset, devient un outil de transformation du cœur, une arme de paix. Elle est synonyme de pardon, de compréhension, de bonté envers ceux qui nous ont blessés.Mais l’islam ne se contente pas d’exhorter à la bonté abstraite ; il l’ancre dans des actes concrets. Nourrir l’affamé, secourir l’orphelin, consoler le chagrin, sont autant de manifestations de cette foi incarnée :« Adorez Dieu, et ne Lui donnez aucun associé. Faites le bien envers vos parents, les proches, les orphelins, les pauvres, le voisin proche ou lointain, le compagnon à vos côtés, le voyageur et ceux que vos mains possèdent. » (Sourate An-Nisa, 4:36)Ainsi, la compassion en islam n’est pas facultative. Elle est une obligation morale, un trait du cœur que tout croyant se doit de cultiver. Elle est l’écho terrestre de la Miséricorde céleste.Dans un monde marqué par l’indifférence, redécouvrir cette centralité de la compassion dans l’islam, c’est redonner à la foi sa vocation première : humaniser l’humanité.