La Conférence économique -Egypte 2022 vise à élaborer une feuille de route pour l’avenir avec la participation de toutes les parties, a affirmé le premier ministre Moustafa Madbouli dans une allocution prononcée lors de la séance inaugurale de l’évènement, organisée en présence du président Abdel Fattah Al-Sissi.

La Conférence économique – Egypte 2022 illustre la conscience de la direction politique quant à l’importance d’élaborer une feuille de route pour l’avenir de l’économie égyptienne non seulement par le gouvernement, mais avec la collaboration de toutes les parties, dont les experts, les spécialistes, le monde d’affaires et les partis politiques, a expliqué M. Madbouli.

La conférence est tenue dans le contexte d’une crise mondiale que les pays du monde n’ont pas connue depuis la deuxième guerre mondiale, a-t-il signalé, ajoutant que tous les gouvernements des pays développés, qui ont de fortes économies, et ceux des pays émergents luttent pour survivre et la stabilité.

L’Égypte n’est pas à l’écart des pays du monde, au contraire, elle a été classée par toutes les institutions internationales comme l’un des pays les plus touchés par la crise mondiale, a-t-il poursuivi, rappelant que le président Al-Sissi avait donné des directives au gouvernement d’organiser la conférence économique pour discuter de la conjoncture et de l’avenir de l’économie égyptienne et élaborer une feuille de route claire pour la prochaine période.

La feuille de route doit comprendre deux axes, le premier concerne la reprise après une crise de court terme “la crise mondiale”, et le deuxième concerne des solutions aux crises chroniques qu’affronte le pays et qui exigent une action sur le moyen et le long terme, a souligné le premier ministre.

Depuis le début de la crise mondiale et même avant, le gouvernement tient à suivre toutes les informations publiées sur l’Égypte, tant à l’intérieur qu’à l’étranger, a assuré Moustafa Madbouli.

Il a jugé nécessaire de comprendre la situation économique afin de pouvoir élaborer une feuille de route correcte et de trouver des solutions pour l’avenir.

M. Madbouli a jugé nécessaire d’analyser les conclusions de deux conférences très importantes pour l’Égypte, la première la grande conférence économique en 1982, et la deuxième est la conférence sur l’avenir de l’Égypte en 2015.

Les deux conférences ont été tenues dans des conditions exceptionnelles, a indiqué
M. Madbouli, rappelant que pour la conférence de 1982 l’Égypte était confrontées à d’énormes problèmes après la guerre de 1973 où des directives économiques spécifiques ont provoqué certaines crises politiques.

Pour la conférence de 2015, de graves crises avaient eu lieu en 2011 et 2013 où l’Égypte a connu une vague de terrorisme sans précédent, a-t-il dit, précisant que l’Etat a entamé les mesures de stabilité politique.

Des progrès ont été enregistrés pendant certaines années où le taux de croissance a atteint 7,5%, selon le chef du gouvernement qui expliqué que par rapport aux pays à revenu intermédiaire, on trouve que ces pays enregistrent une croissance 5% en moyenne.

En raison de la faiblesse des investissements, le produit intérieur brut annuel par habitant était d’environ 1360 dollars pendant 20 ans, alors que dans d’autres pays comme nous, le PIB par habitant était d’environ 1800 dollars, a-t-il noté.

Le volume des investissements que l’État égyptien a injectés en 2011 avait atteint 40 milliards de dollars, de faibles chiffres en raison desquels les problèmes de drainage des eaux usées, de bouchons, de coupure d’électricité, de carburant et des bidonvilles ont persisté, selon le premier ministre.

Depuis 2011, l’Égypte a souffert, pendant des années, d’une baisse de la croissance et d’un taux de chômage élevé, des problèmes qui se sont aggravés à cause du déficit, de l’augmentation de la dette publique et de la fragilité extérieure qui s’est traduite par la perte des réserves de change, a rappelé le premier ministre.

Moustafa Madbouli a passé en revue les pertes subies par l’économie égyptienne en raison de l’instabilité politique et des actes terroristes que l’Égypte a connu au cours des dernières années, des pertes estimées à 477 milliards de dollars.

Les réserves de change ont perdu 20,3% de 2011 à 2013, alors que les pertes du secteur du tourisme ont atteint 32%, a-t-il signalé, ajoutant que le taux de chômage a atteint 13% en moyenne.

L’État égyptien a été confronté à une situation économique catastrophique, a dit le chef du gouvernement, estimant que la poursuite de ces conditions aurait entraîné de graves risques dont l’impact se répercuterait sur les conditions économiques et sociales.

En 2015, l’État égyptien a répondu à ces défis en élaborant des solutions radicales avec l’organisation d’une conférence intitulée (Égypte de l’avenir), qui a défini 3 axes, lesquels le rétablissement de la stabilité macroéconomique, des projets nationaux et l’amélioration de l’environnement des investissements, a rappelé M. Madbouli, précisant que l’Etat égyptien à procédé en 2016 à une réforme économique et que l’économie égyptienne a commencé à se redresser.

Cette période a connu le début de la pandémie de coronavirus, qui a duré deux ans, puis le déclenchement de la crise russo-ukrainienne, a expliqué M. Madbouli, ajoutant que cependant, le taux de croissance de l’économie égyptienne était de 6,6% au cours de l’exercice financier dernier, par rapport à 2,3% en 2016.

Malgré tous les défis, la Banque mondiale a expliqué, dans son dernier rapport, que l’Égypte devrait enregistrer un taux de croissance de 4,8% en 2022/2023, soit le taux de croissance le plus élevé parmi les économies les plus importantes du Moyen-Orient et d’Afrique, a précisé le premier ministre.

L’Égypte a enregistré le taux d’emploi le plus élevés depuis 30 ans et a réussi à faire baisser le taux de chômage à son niveau le plus bas, a-t-il dit, soulignant qu’en 2013, le taux de chômage était de 13% et que ce taux a baissé à 7,2% en 2021.