Responsable du Dossier : Ingi Amr
Rédigé par : Dalia Hamam, Walaa Al Assrah, Ghada Choucri et Dr Nesrine Choucri
D’énormes efforts ont été déployés sur les diverses échelles gouvernementales pour la tenue du sommet sur le climat “COP27” à Charm El-Cheikh. En abritant cette conférence, l’Egypte poursuit son rôle visant à parvenir à un consensus entre toutes les parties concernant la mise en œuvre de “l’Accord de Paris”, en faveur de partenariats profitables aux pays en développement notamment les pays africains. Le poids de l’Egypte sur les plans international, méditerranéen, africain et arabe ainsi que ses relations étroites avec les pays du monde lui permettront de tenir, de façon réussie, la COP27. Le climat et l’action climatique commencent à prendre le devant de la scène et font l’objet d’une prise de conscience. A travers la COP27, l’Egypte cherche à affirmer la nécessité de traiter les questions du climat et de l’environnement, dans le cadre d’une approche intégrée et globale réalisant tous les objectifs du développement durable. Le changement climatique est l’affaire de tous : États, entreprises et citoyens. C’est en travaillant ensemble à des projets innovants que nous trouverons des solutions pour un avenir durable.
Terminologie climatique
En suivant les activités de la COP27, vous allez certainement croiser une terminologie liée au climat. En voici une simple explication.
Adaptation : Accommodation des systèmes naturels ou des systèmes humains aux stimuli climatiques à leurs effets, afin d’en atténuer les dommages.
Atténuation :L’atténuation désigne une intervention humaine visant à réduire les sources et les émissions de gaz à effet de serre.
Capacité d’adaptation : La totalité des possibilités, des ressources et des institutions propres à un pays, à mettre en œuvre des mesures efficaces d’adaptation.
Changements climatiques : Ce sont des changements de l’état du climat et de ses propriétés, et qui persiste pendant une période prolongée. Il s’agit de changements attribués directement ou indirectement à une activité humaine.
Élévation du niveau de la mer : Augmentation du niveau moyen de l’océan ou de la mer comme indique le site rncan.gc.ca.
Gaz à effet de serre (GES):La vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), l’oxyde nitreux (N2O), le méthane (CH4) et l’ozone (O3) sont les principaux gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère terrestre. Il existe des GES produits entièrement par l’activité humaine, tels les halocarbones et toute autre substance contenant du chlore et du brome.
Impacts (des changements climatiques) : Effets défavorables des changements climatiques.
Zéro émission nette (Net Zero) : signifie que les émissions de gaz à effet de serre sont réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro.
L’Égypte sur la voie de la COP27
Par Dalia Hamam
« Le changement climatique » est devenu un véritable cauchemar pour la planète. Il est considéré comme l’une des questions les plus importantes qui concernent le monde entier, puisque cette question menace le développement durable, la sécurité alimentaire et la disponibilité de l’eau, et par conséquent il lance son impact négatif sur la sécurité nationale, et d’autres défis… En 2050, l’Égypte opte de réaliser des objectifs pour le développement durable, et pour cela l’État prépare un dossier important pour le changement climatique, qui vient en tête de ses priorités. Allant de ce point, l’État a lancé la stratégie nationale pour le changement climatique, incluant tous les aspects de ce phénomène, entre autres, l’adaptation, le transfert de la technologie et la formation des compétences. Cette stratégie nationale claire vise à faire face aux changements climatiques, et à se coopérer avec toutes les autorités concernées pour la mettre en œuvre. Lors de la présentation de la stratégie nationale sur le changement climatique (NCCS) 2050, le Premier ministre Moustafa Madbouli a déclaré que l’Égypte était l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique.
Stratégie Nationale
Selon les études sur l’évolution du climat, le réchauffement en Egypte, en Afrique et au Moyen-Orient sera, selon les prévisions, plus élevé que la moyenne mondiale. En 2019, l’Égypte a formé le Conseil national pour affronter les changements climatiques, dans le but d’élaborer une stratégie nationale sur le changement climatique. Cette stratégie s’articule autour de cinq objectifs: réaliser une croissance économique durable et un développement à faible émission dans divers secteurs, renforcer la capacité à s’adapter aux changements climatiques et à leurs conséquences néfastes, améliorer les infrastructures pour financer les activités climatiques, améliorer la gouvernance et la gestion de l’action climatique et renforcer la recherche scientifique et le transfert de la technologie en la matière. Et comprend cinq composantes, lesquelles l’atténuation, l’adaptation, le financement, la gouvernance climatique et la science et technologie, selon la ministre de l’Environnement Yasmine Fouad. En effet, la stratégie est une feuille de route pour atteindre le troisième sous-objectif de la version actualisée de la Vision 2030 de l’Égypte. Cela consiste à affronter les défis du changement climatique, permettant à l’Égypte de gérer le changement climatique à différents niveaux d’une manière qui aide à atteindre les objectifs économiques et de développement souhaités pour le pays, en suivant une approche flexible à faibles émissions, d’après la MENA. La stratégie nationale sur le changement climatique permettra à l’Égypte de planifier et de gérer le changement climatique à différents niveaux de manière à soutenir la réalisation des objectifs de développement économique souhaités en suivant une approche flexible et à faibles émissions. La stratégie nationale aura pour but de protéger les plages, de s’appuyer sur des cultures qui supportent le froid et la chaleur extrêmes, d’élaborer la bonne gouvernance et de développer la recherche scientifique et les mécanismes de financement. Et cela en partenariat avec le secteur privé.
Transition verte
De fait, la région de la MENA continuera à souffrir des conséquences du réchauffement, de la hausse du niveau des mers et des changements subits tels les pluies et les phénomènes climatiques extrêmes, tous des enjeux qui constituent de grands dangers pour les divers aspects du quotidien, notamment l’agriculture et la sécurité alimentaire. Dans ce contexte, l’Égypte essaie de tracer un plan visant à renforcer les programmes et les projets destinés à accélérer son passage au vert et ce à travers ses différents partenaires. De même, elle encourage toutes les parties intéressées à l’élaboration des politiques pour faciliter cette transition. L’Egypte tient à lancer ces initiatives lors de la Conférence de Charm El-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques COP 27 dans le but de mettre en place des plans de nature à contribuer à réduire les émissions de carbone l’Egypte adoptait de nombreuses initiatives distinguées qui soutiennent le processus de réduction des émissions dans le domaine de l’énergie en élargissant les utilisations du gaz naturel comme combustible vu son rôle important en tant que source d’énergie à faibles émissions pendant la période de transition énergétique, ainsi que des projets d’amélioration de l’efficacité énergétique. Avec la COP27, une série de démarches importantes ont été prises pour soutenir le partenariat avec le secteur privé et les partenaires dans le développement dans le domaine du climat.
Il est temps de passer à l’action
Par Ghada Choucri
Quelques jours et la COP27 sera lancée. Or, cette édition n’est pas comme les autres. Une édition qui vient dans une période délicate que tout le monde témoigne. Une course contre le temps, entre les êtres humains et notre planète. L’action, c’est ce qui distingue cette édition de toutes les autres passées. C’est fini pour les recherches, discutions, études, etc… Il est temps, plus que jamais, de passer à l’action. La prise d’action concrète est indispensable et figure en tête des objectifs de la COP27. Toutefois, passer à l’action ne devrait pas forcément attendre jusqu’à la tenue de la Conférence, quelques initiatives et projets ont été déjà lancés, en attendant davantage d’initiatives avec la fin de la COP27. Au niveau national, la première de ces actions qui frappe à l’œil, est la ville de Charm El Cheikh qui abrite ladite conférence. Avec le début des préparatifs de la COP, les autorités égyptiennes ont tenté de transformer Charm à une ville verte, commençant par les éclairages des routes, dépendant de l’énergie solaire, (en tant que source d’énergie propre), passant par les véhicules, avec le projet de transformer les voitures en gaz naturel (moins polluant que les autres carburants) et les initiatives du tourisme vert. Selon le site Internet Attaqa, le portefeuille du ministère de la Coopération internationale comprend 372 projets d’une valeur de 26,5 milliards de dollars, dont 28 projets d’une valeur de 2,85 milliards de dollars dans le domaine de l’adaptation, et 46 projets avec des fonds d’une valeur de 7,8 milliards de dollars, pour atténuer les effets du changement climatique. Dans une interview exclusive à l’Agence de presse émiratie “WAM”, la ministre de l’Environnement, Yasmine Fouad, également coordinatrice ministérielle et envoyée de la COP27 a souligné qu’il était temps de reformuler les efforts liés à l’action climatique au profit du monde.
Gérer les changements climatiques
L’Égypte a lancé le 19 mai 2022 la Stratégie nationale sur le changement climatique 2050 en marge de sa participation aux activités de la Conférence de Glasgow sur les changements climatiques (COP26). Cette Stratégie permettra à l’Égypte de gérer les changements climatiques et d’atteindre les objectifs de développement durable et de la Vision égyptienne 2030 en adoptant une approche flexible et à faibles émissions, selon le portail de l’Organisme Général de L’Information SIS. Ladite stratégie vise à parvenir à une croissance économique durable et à un développement à faibles émissions dans les différents secteurs, en augmentant la part des sources d’énergie renouvelable. Elle vise aussi à renforcer la résilience et la capacité de s’adapter aux changements climatiques en préservant les ressources naturelles, les écosystèmes. La stratégie a pour but d’améliorer la gouvernance et la gestion dans tous les domaines liés aux changements climatiques. Il s’agit d’améliorer la position de l’Égypte dans le rang de l’Action internationale contre le changement climatique, alors que le quatrième pilier vise à améliorer le financement des activités climatiques. L’Égypte cherche à utiliser plusieurs outils de financement innovants comme les obligations vertes, ainsi qu’à soumettre des projets dans le cadre le Fonds vert pour le climat et du nouveau mécanisme de l’Accord de Paris pour le développement durable. Cette Stratégie vise à gérer l’action climatique, à l’application par les différents ministères des critères de la durabilité pour déterminer les projets à mettre en œuvre.
Initiative pour les projets verts
Août dernier le gouverneur du Caire, Khaled Abdel Aal, avait affirmé dans des affirmations faites à la MENA que l’initiative nationale des projets verts intelligents s’inscrivait dans le cadre des préparatifs actuels de la présidence égyptienne et de l’accueil de la conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques COP27. Une initiative pionnière basée sur la dimension environnementale dans le cadre de la réalisation du développement durable, et dont l’objectif est d’élaborer une carte nationale des projets verts au niveau des gouvernorats et d’attirer les investissements nécessaires. Ces projets concernent les domaines des déchets, de l’énergie, de la lutte contre la pollution, de l’adaptation aux changements et de la durabilité, a précisé la ministre.