Le ministre des Affaires étrangères Sameh Choucri a déclaré mardi que la crise de Gaza est devenue révélatrice du principe de deux poids, deux mesures dans la gestion des crises internationales, et des violations flagrantes du droit international des droits de l’Homme, ainsi que de la polarisation sévère dont souffre le système international, selon la MENA.
Dans le communiqué de l’Egypte prononcé lors des travaux du segment de haut niveau de la 55e session ordinaire du Conseil des droits de l’homme, qui se tient actuellement à Genève, en Suisse, M. Choucri a critiqué les tentatives de certaines parties internationales de faire échouer les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, alors même qu’elles font tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter la guerre dans d’autres crises, ce qui revient à donner le feu vert à Israël pour continuer ses violations.
L’ambassadeur Ahmed Abu Zeid, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que M. Choucri avait commencé son allocution en félicitant le Maroc pour sa présidence du Conseil des droits de l’Homme, soulignant que l’Egypte continuera à fournir le soutien nécessaire pour permettre au Conseil d’atteindre ses nobles objectifs.
Le communiqué de l’Egypte au cours de cette session a principalement souligné les violations israéliennes contre le peuple palestinien, a dit M. Choucri, ajoutant que la tenue de cette session coïncidait avec les crimes les plus odieux dont le peuple palestinien est témoin en raison de la guerre en cours contre la bande de Gaza, en plus de la colonisation, de la démolition de bâtiments et des incursions militaires en Cisjordanie.
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé la condamnation par l’Egypte de toutes les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, auxquelles le peuple palestinien est exposé, ainsi que de l’utilisation par Israël des politiques de famine, de siège et de déplacement forcé pour liquider la cause palestinienne.
Choucri a rappelé la position de l’Egypte appelant à un cessez-le-feu immédiat et son rejet total de toute opération militaire israélienne dans la ville palestinienne de Rafah, qui représente le dernier refuge pour plus de 1,4 million de Palestiniens déplacés, mettant en garde contre les conséquences catastrophiques de toute action militaire sur les principes de paix dans la région.
Concernant les conditions humanitaires catastrophiques dans la bande de Gaza, le ministre des Affaires étrangères a jugé nécessaire de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité pour garantir un accès sûr, durable et urgent à l’aide humanitaire dans toutes les parties de Gaza et pour permettre aux organisations humanitaires de mener à bien leurs missions, en particulier l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dont les activités sont indispensables en Palestine, en Jordanie, en Syrie et au Liban.
Il a exprimé la ferme condamnation par l’Egypte de la tentative de cibler l’UNRWA et de suspendre son travail, compte tenu de son impact négatif sur la jouissance par le peuple palestinien de ses droits fondamentaux.
Dans son allocution, M. Choucri a passé en revue les efforts déployés par l’Egypte depuis le début de la crise pour assurer le flux continu de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, notant que l’Egypte poursuivrait ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu et garantir le flux de l’aide humanitaire.
Le ministre a ajouté que l’Egypte poursuivra ses efforts pour mettre fin aux causes qui ont conduit au conflit et soutenir le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à établir son État indépendant sur les frontières du 4 juin 1967, avec Al-Qods-Est pour capitale.
A propos du rôle escompté du Conseil des droits de l’homme dans la promotion et la protection des droits de l’homme dans toutes les régions du monde, le ministre des Affaires étrangères a affirmé le souci de l’Egypte de voir le Conseil disposer d’une voix unique et influente, loin de la sélectivité et de la politisation dans la gestion des crises internationales successives et leurs répercussions sur les droits de l’homme, ce qui est devenu clair dans les pratiques de racisme et d’incitation à la haine contre les immigrés et les réfugiés, le phénomène de l’islamophobie et l’autodafé d’exemplaires du Saint Coran.
Le ministre des Affaires étrangères a passé en revue les progrès réalisés au niveau national pour renforcer les droits de l’Homme (DH), soulignant que l’Egypte avance progressivement vers la promotion et la protection des DH dans leur ensemble, et remplit ses engagements internationaux envers ses citoyens, en application de la stratégie nationale des droits de l’homme.