Le 6 Octobre restera à jamais un des jours les plus glorieux de
l’histoire de l’Égypte. Il n’est pas seulement considéré comme
une victoire militaire, mais aussi une illustration parfaite de la
solidarité du peuple égyptien avec ses Forces armées pour
recouvrer l’honneur, récupérer le terriroire et établir la paix.
Il y a 48 ans, en pleine fête juive, l’Egypte et la Syrie attaquent
simultanément Israël dans la péninsule du Sinaï et sur le
plateau du Golan. Le déclenchement de la guerre d’Octobre
1973 est bien la décision du président Anouar Sadate qui avait
promis depuis son arrivée au pouvoir en 1970 de rendre à
l’Égypte son intégrité territoriale. Le 6 Octobre 1973 est une
traduction de la politique sage de l’Egypte, de la vaillance et de
la bravoure de son Armée, de la volonté implacable de son
peuple qui jouit d’une intelligence optimale.
Ce 6 octobre 1973, Israël célèbre l’une des plus grandes fêtes juives, Yom Kippour (le Jour du Grand
Pardon). Mais à 14 heures, le ministère israélien de la Défense donne l’alerte. L’Égypte et la Syrie viennent de
frapper simultanément. Panique et incompréhension parmi les Israéliens. Rivés sur leurs transistors. La surprise
est totale. Dans un simple communiqué militaire, l’Armée égyptienne prévient qu’elle a traversé le Canal de Suez.
Le drapeau égyptien est planté au Sinaï.
Les chars syriens ont investi le plateau du Golan. Tout ce qui avait fait la force d’Israël depuis 1948 s’effondre
en quelques jours.
Anouar Sadate, le leader
de la grande victoire
« La paix est un sentiment, des espérances communes pour les peuples…»
Des mots qui sont fermément ancrés dans les esprits des Égyptiens en raison de leur grande valeur historique,
incarnée par le défunt président Anouar Sadate, le héros de la guerre et de la paix, le leader de la grande victoire.
Mohamed Anouar Sadate est né le 25 décembre 1918 au village de Mit Aboul Kom, dans le gouvernorat de Menoufiya,
affrontant plus tard une vie difficile pleine d’événements passionnants. Il était officier de l’Armée égyptienne dans les
années quarante du siècle dernier, jusqu’à ce qu’il accède au poste de président de la République à une période critique
où l’Egypte a subi un revers en 1967, puis la mort du leader Gamal Abdel Nasser.
Dès son accession au pouvoir, il s’est retrouvé responsable d’un pays qui cherche à récupérer sa terre pour remporter
une victoire historique considérée aussi comme la plus importante à l’époque moderne, le 6 Octobre 1973.
Grâce à sa décision de la guerre en 1973 et la traversée du Canal de Suez, il a pu restaurer la dignité nationale tout en
effaçant les traces de la défaite. Pendant cette guerre l’Armée égyptienne a présenté un héroïsme glorieux et des
sacrifices nobles.
Sadate était un homme politique brillant qui avait une vision lorsqu’il a décidé d’adopter l’option de la paix en visitant
Israël et en concluant le traité de paix qui a établi une nouvelle phase de stabilité et de paix
Quelques années après la guerre du Kippour, Sadate a repris ses efforts pour consolider la paix au Moyen-Orient. En
1977, il s’est rendu à Jérusalem tout en commençant une série d’efforts diplomatiques. Un accord de paix préliminaire
(les accords de Camp David) a été conclu entre l’Égypte et Israël en septembre 1978..
Pour ses efforts historiques, Sadate a reçu le prix Nobel de la Paix en 1978, et le suivi des négociations a abouti à la
conclusion d’un traité de paix entre l’Égypte et Israël, le premier entre Israël et un pays arabe, signé le 26 mars 1979.
En vertu de cet accord, Sadate a affirmé les droits légitimes du peuple palestinien à établir son État indépendant avec
Jérusalem-Est comme capitale dans les frontières de 1967.
La destruction de l’infranchissable
La ligne Bar-Lev était une chaîne de fortifications construites par Israël le long de la côte du Canal de Suez après 1967.
Baptisée du nom du chef d’état-major israélien Haïm Bar-Lev, cette ligne était destinée à couvrir un front d’environ 200
km le long du Canal.
Tous les experts militaires occidentaux ayant visité la ligne Bar-Lev l’avaient jugée insurmontable.
Le miracle des Égyptiens commence dans la soirée du 5 octobre 1973 quand des équipes de plongeurs bloquèrent les
tuyaux avec du béton avant les opérations. Durant la guerre, les Égyptiens ont pu franchir aisément la ligne Bar-Lev
grâce à l’élément de surprise et à leur puissance de feu nettement supérieure. Pour franchir les remparts de terre, les
Égyptiens utilisèrent des canons à eau faits de tuyaux reliés à des pompes puisant l’eau dans le Canal. D’autres
méthodes employant des explosifs, l’artillerie ou des bulldozers auraient été trop lentes et demandaient des conditions de
travail presque idéales.
Quand le drame ravive
la conscience !
Ces jours-ci, le peuple égyptien célèbre le 48e anniversaire de la glorieuse victoire d’Octobre, au cours de laquelle nos
vaillantes Forces armées ont récupéré la terre turquoise du Sinaï de l’occupation israélienne. Aujourd’hui, nous vous
dévoilons la série dramatique la plus importante qui a documenté cette victoire historique en surveillant les détails qui ont
eu lieu avant la guerre à travers la victoire et ses conséquences.
Des œuvres sont déjà au menu cette année, dont une part privilégiée est consacrée pour affirmer et soutenir le soft
power égyptien (puissance douce), étant donné que les chaînes satellites égyptiennes passent un certain nombre de
séries à coloration « patriotique », mettant notamment en scène la guerre égyptienne contre le terrorisme et le fanatisme
religieux, aux côtés des épisodes édifiants de l’histoire politique égyptienne.
Depuis des années, et faute de capitaux, la production cinématographique égyptienne a cédé le terrain aux productions
du drame télévisé, qui a pris alors le relais, puisque ce dernier est devenu en quelques années un véritable outil de « soft
power ». Ainsi, le drame a réussi — et continue de réussir — à retrouver son éclat en raison de l’importance de son rôle
dans la reconstruction de l’identité nationale, à travers des contenus intellectuels, patriotiques et artistiques de valeur,
afin d’armer mentalement la jeune génération et la construire avec des outils qui valorisent et renforcent leur esprit
patriotique. On peut citer le fameux feuilleton de Rafaat El Haggane qui relate l’histoire d’un espion implanté par l’Egypte
au sein de la société israélienne et qui a eu un rôle efficace dans la préparation de la guerre d’Octobre. Plus “Le Choix”,
cette histoire d’héroïsme.
Il s’agit de la série la plus suivie durant le mois de Ramadan et qui a présenté des aventures et des actes héroïques
réalisés, cette fois, par les officiers et gendarmes de la Police égyptienne contre les terroristes.
Le budget du « sacrifice et de l’espoir » et le choc
pétrolier
La victoire d’Octobre 1973, ne se limite pas aux dimensions politique et militaire. Ce fut plutôt une victoire contre toutes
les difficultés et les épreuves. Endettement, suspension des aides extérieures, l’économie nationale subissait à son tour
le revers de 1967. Gérant une économie de guerre, après avoir perdu les puits de pétrole au Sinaï, la fermeture du Canal
de Suez et le déplacement forcé des habitants des villes du Canal, l’Egypte n’avait qu’une seule option : la guerre face à
la chute. Avec une volonté de fer, le peuple était déterminé à prendre sa revanche. 760 millions de LE ont été alloués au
budget de la guerre d’Octobre dans le cadre d’un plan d’urgence qu’on appela “le budget du sacrifice et de l’espoir”.
1973, année de la guerre et du développement, des projets ambitieux ont été annoncés, dont l’industrie automobile, les
lignes de pipelines s’étendant de Suez à Alexandrie, des centrales électriques et aussi le début de l’annonce du projet de
métro souterrain. Cette fois-ci la stratégie a changé. Une arme nouvelle s’est introduite : Le pétrole. En 1973,
l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) annonça réduire de 5% par mois, son débit de pétrole,
tant que les Etats-Unis continueront à appuyer Israël. Au cours de leur réunion au Koweit, les pays membres de l’OPAEP
annoncèrent une hausse de 70% du prix du brut, tandis que d’autres ont totalement suspendu leurs exportations
pétrolières vers l’Amérique et quelques pays de l’Europe. Il était bien évident que le boycottage pétrolier imposé par les
pays arabes soutenant l’Egypte, aboutirait à immobiliser toute la circulation automobile aux Etats-Unis et dans les pays
européens. 1973 marque donc définitivement la fin des “Trente Glorieuses”. La carte de l’économie mondiale a dès lors
changé et les pays arabes sont devenus maîtres de la situation, contrôlant les cours du pétrole sur les Bourses
mondiales.
Un peu d’histoire
L’extension du territoire israélien après la guerre du 6 juin 1967, avec la prise du Golan au Nord, du Sinaï au Sud, de la
Cisjordanie et de la bande de Gaza, a quadruplé la taille du territoire israélien, constituant ainsi une garantie de zones de
sécurité “inviolables”. Les Arabes n’ont toujours pas accepté cet état de fait, rongeant leur frein. En octobre 1973,
l’Égypte et la Syrie entendent jouer pleinement de l’effet de surprise et récupérer leurs territoires perdus. L’opération
égyptienne « Badr » de reconquête du Canal de Suez est fulgurante : les Égyptiens, dotés d’armes capables de détruire
des tanks, avancent et bombardent en même temps des positions stratégiques israéliennes, aéroports compris. La ligne
Bar Lev se brise et 60 000 hommes finissent par traverser le Canal de Suez. Côté syrien, le président Hafez Al-Assad
engage son armée, qui pénètre sur le plateau du Golan sur plus de 5 kilomètres : seuls quelque 200 tanks israéliens font
face aux 1 400 tanks syriens. Le 7 octobre, à 14h50, Moshe Dayan, ministre de la Défense d’Israël « décrit une situation
dramatique dans le Nord – où il est difficile de refouler les Syriens – et dans le Sinaï » .
Il faudra une semaine pour que les généraux israéliens se ressaisissent. En deux jours, la donne géopolitique locale a
changé car Israël est affaibli et déstabilisé.
Le 17 octobre 1973, dans le Sinaï, a lieu l’une des plus grandes batailles de chars de l’histoire contemporaine, tandis que
le Koweït décrète l’embargo sur le pétrole pour faire plier les Occidentaux. Le 22 octobre, un cessez-le-feu est décidé par
l’adoption de la résolution 338 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et réitéré par la résolution 340. Tout cela se fait
sous l’égide du secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, qui parvient à faire signer à Israël et à l’Égypte un accord le
11 janvier 1974. Ce dernier prévoit le retrait des troupes israéliennes du Canal de Suez, sa réouverture par l’Égypte et la
mise en place d’une force d’observation onusienne. Sur le versant syrien, Israël finit par se retirer des territoires conquis
pendant le conflit, mais conserve le Golan conquis en 1967.
Flash Back
Il y a 48 ans…
- Ripostant à une agression israélienne le long des lignes de cessez-le-feu
- Nos forces traversent le Canal et occupent une partie du Sinaï
- De son côté, l’armée syrienne attaque le Golan et libère plusieurs villages et positions
- Nos forces poursuivent leur avance au Sinaï
- Plusieurs nouvelles têtes de pont établies hier sur la rive orientale
- Les contre-attaques ennemies repoussées
- Sur le Golan, les combats font toujours rage
- Toute la rive orientale du Canal Est entre nos mains
- Du secteur sud de Port-Fouad, au nord, à la jetée de Port-Tewfik, à l’autre extrémité de la voie d’eau, nos forces ont repris toutes les localités, dont la dernière et la plus importante est Kantarah-Est
- Israël fait face à une situation difficile, reconnaissent les experts militaires du Pentagone
- Deux brigades de blindés détruites par nos forces au Sinaï
- Nos troupes poursuivent leur avance, faisant des centaines de prisonniers