La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mercredi tabler désormais sur une première hausse des taux d’intérêt dès 2023, en soulignant l’amélioration de la situation sanitaire aux Etats-Unis, dans un communiqué qui n’évoque plus le poids de la crise du coronavirus sur la situation économique, selon Reuters. Ces nouvelles projections montrent qu’une majorité des 11 principaux responsables de la Fed prévoient désormais au moins deux hausses de taux d’un quart de point de pourcentage en 2023, même s’ils s’engagent pour l’instant à maintenir les mesures de soutien afin d’encourager la reprise du marché du travail.
Les dirigeants de la Fed prévoyaient auparavant le début de la hausse des taux pour 2024.”Les progrès de la vaccination ont réduit la propagation du COVID-19 aux Etats-Unis”, a déclaré la Fed dans un communiqué, une phrase qui marque un tournant puisque la banque centrale conditionnait depuis 14 mois toute évolution de sa politique monétaire à la fin de l’épidémie. La Fed a par ailleurs réaffirmé son engagement à attendre “des progrès supplémentaires substantiels” avant de commencer à modifier sa politique en réduisant ses soutiens.
Pour l’instant, l’objectif de taux des fonds fédéraux (“fedfunds”) reste fixé entre zéro et 0,25%, son plus bas niveau historique, comme le prévoyaient tous les économistes et analystes interrogés par Reuters avant la réunion du Federal Open MarketCommittee (FOMC). Et la Fed a fait savoir qu’elle continuerait d’acheter pour 120 milliards de dollars (99 milliards d’euros) par mois d’obligations et de prêts immobiliers titrisés (MBS) sur les marchés. Mais ses nouvelles prévisions de croissance, d’inflation et de taux d’intérêt suggèrent qu’elle s’attend à une reprise plus rapide qu’anticipé jusqu’alors: elle a notamment relevé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis cette année à 7,0% contre 6,5% prévu en mars.