L’Aïd est une des manifestations de la religion et un de ses rites vénérés. Les gens sont naturellement enclins à aimer les fêtes et à s’en réjouir. La Sunna du Prophète a légiféré les deux fêtes de l’Aïd qui sont celles du sacrifice, Al-Adha, et celle de la fin du mois de Ramadan, Al-Fitr. Selon Anas (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Lorsque le Messager d’Allah arriva à Médine, ses habitants avaient deux jours de fête au cours desquels ils s’amusaient. Le Messager d’Allah leur dit alors : « Allah vous les a remplacés par des jours meilleurs : le jour du sacrifice et le jour de la rupture du jeûne. » Rapporté par Abû Dâwûd, rapporte islamweb.net.
Le jour de l’Aïd dans la maison prophétique :
Au cours d’un jour de joie à Médine, un matin de la fête de l’Aïd, La maison prophétique assistait aux festivités au vu et au su du Messager d’Allah. La mère des croyants, Aisha (qu’Allah soit satisfait d’elle), rapporte :
« Le Messager d’Allah entra chez moi alors que deux jeunes filles appartenant aux Ansars chantaient les paroles prononcées par les Ansars lors des événements de Bou’âth (Bou’âth est le nom d’une bataille qui opposa les deux tribus arabes de Médine, les Khazraj et les Aws qui se solda par la victoire de ces derniers). Il s’allongea sur le lit et tourna sa tête. Abou Bakr entra et me le reprocha. Il s’exclama alors : « Les flûtes de Satan chez le Messager d’Allah ?!! » Le Prophète se dirigea vers lui et lui dit : « Laisse ces deux femmes. » Profitant d’un moment d’inattention d’Abou Bakr, Aisha fit un signe aux deux femmes qui sortirent. » Rapporté par Boukhari.
Dans une autre version, il est dit : « Or, cette scène eut lieu le jour de l’Aïd. Aussi, le Messager d’Allah dit : « Abou Bakr, chaque nation a un jour de fête. Et ceci est notre jour de fête. »
Et dans la version de Ahmad : « Que les juifs sachent que notre religion est aisée et que j’ai été suscité pour prêcher une religion monothéiste et tolérante. »
Il est bienvenu d’attirer l’attention sur le point suivant : l’autorisation de chanter le jour de l’Aïd de la façon décrite est limitée aux jeunes filles et cela est permis en jouant du tambourin, Al-Duff, à l’exclusion de tout autre instrument de musique. Et que cela ne soit pas une habitude de ces filles, c’est-à-dire qu’elles ne soient pas connues pour ce fait. C’est d’ailleurs ce qu’a fait remarquer Aïcha (qu’Allah soit satisfait d’elle) comme cela est rapporté dans la version d’Ibn Mâjah : « – qui n’étaient pas des chanteuses professionnelles – »
Le savant Al-Baghawî explique : Le jour de Bou’âth est bien connu. Il s’agit de combats qui ont opposés les tribus des Aws et des Khazraj durant 120 ans jusqu’à l’avènement de l’Islam. Les poèmes chantés par les deux jeunes filles décrivent la guerre et le courage des combattants. Notions qui contribuent à soutenir la religion. En revanche, des chants qui mentionnent des infamies, des interdits et l’exhibition du mal alors ce sont des chants que la religion interdit. Et il n’est pas pensable que ce genre de propos puisse être chanté en la présence du Messager d’Allah et qu’il néglige de les réprimander. »