L’artiste Neama El-Diwani a un univers enfantin et magique. Tel un enfant qui découvre le monde, elle a encore un éclat dans les yeux qui découvre pour la première fois le monde et qui écoute les histoires de la grand-mère. A chaque exposition, c’est une nouvelle aventure et un monde à redécouvrir pour donner à son public une véritable jovialité. Parlant de son exposition, elle dit : « Cette exposition est le fruit d’un dialogue avec l’âme au moment de l’éclosion des magnolias qui ont accompagné mon isolement. Elles m’ont offert des réponses et des signaux. A travers mon exposition, j’ai tenté à mon tour de transmettre mes sentiments et mes idées dans une forme visuelle hors pair ». Al-Diwany a choisi la fleur de magnolia pour en faire le thème et l’axe de sa dernière exposition ainsi qu’un élément de base et commun à tous les tableaux de sa nouvelle exposition à la salle de Zamalek. D’ailleurs, la critique Iman Khattab a écrit un commentaire autour de cette exposition en disant : « On dit que le sens du magnolia c’est l’amour de soi. Y a-t-il une raison qui a poussé Al-Diwani à choisir cette fleur de manière particulière ? Est-elle en train de nous dire qu’il s’agit uniquement de la fleur qui se profile quotidiennement dans sa terrasse et devient une partie de sa vie et de son quotidien ? Il est possible que ce soit les deux raisons à la fois ». Et la critique et artiste Khattab d’ajouter : « Je vois dans les tableaux de Neama El-Diwani une tendresse hors pair qui ressemble aux pétales de cette fleur blanche qui couvre les corps des jeunes femmes et des mères. C’est la fleur qui symbolise parfaitement la mère, la femme et l’enfant. Une fleur qui donne vie à toutes les créatures et fait naître la joie pour tous les êtres vivants : enfants, animaux ou oiseaux. A l’extérieur de l’exposition, il y a la ville avec ses nuages gris, ses programmes télévisés bruyants, des séries qui défilent à longueur de journée sur les écrans, le monde des réseaux sociaux, cette fosse du temps et de la vie. Un brouhaha qui creuse le vide que l’on oublie dès qu’on entre dans la salle de Zamalek et que l’on se retrouve face aux tableaux de Neama El-Diwani. Ces tableaux vont purifier et illuminer l’âme, voire déplacer le public vers un monde soufi plein d’espoir. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le plasticien Sarwat Al-Bahr a évoqué un état de créativité indépendant, stable et beau qui rayonne de confort et de pureté.
C’est une vérité indéniable d’autant plus qu’il a écrit sur les parois de la galerie : « Plus le monde se noie dans tout ce qui est physique, plus on a besoin de l’artiste Neama El-Diwani pour un voyage introspectif. Elle œuvre à parvenir à un état de paix et de réconciliation avec soi, loin du brouhaha et du vacarme de ce monde, elle plonge entièrement dans des moments de silence et de contemplation. Et le critique de renchérir : « Dans son univers, on découvre l’être humain entre les mondes du corps et de l’âme. C’est en ces moments que se profile la fleur de magnolia et qu’elle permet de découvrir la sagesse qui se dresse derrière l’âme. Au moment de son éclosion, le magnolia s’offre entièrement au monde. Elle s’ouvre au monde non seulement dans un jardin, mais aussi dans les tableaux de notre artiste et devient l’héroïne de l’exposition ».
En somme, l’exposition de Neama El-Diwani est une occasion de vivre un moment purificateur dans un lieu riche en énergie positive. Une énergie qui remplit l’âme et le corps et qui donne le feu vert pour s’échapper des souffrances de notre monde. Bref, la fleur de magnolia ou Al-Diwani offre au public une part de sécurité tant perdue.