Rendre l’éducation gratuite à tous les niveaux est un sujet de débat essentiel dans notre société. L’accès à une éducation de qualité est un droit fondamental et un moteur clé du développement social et économique. Afin de garantir ce droit fondamental à tous, la gratuité est de mise.
Cependant, le débat sur la gratuité de l’éducation fait rage dans de nombreux pays à travers le monde. Alors que certains soutiennent que la gratuité de l’éducation est un moyen de garantir l’égalité des chances et de favoriser la prospérité collective, d’autres soulignent les défis financiers et les possibles compromis sur la qualité de l’enseignement.
Ce débat suscite des interrogations essentielles : la gratuité de l’éducation est-elle viable et bénéfique à long terme ? Quels sont les avantages et les inconvénients de cette approche ? Dans ce débat, nous examinerons les différents points de vue et les implications de la gratuité de l’éducation afin de mieux comprendre son impact sur les individus, les sociétés et l’avenir de l’éducation.
Par : Hanaa khachaba
Le premier à appeler à la gratuité de l’éducation en Egypte était le leader nationaliste égyptien Saad Zaghloul. Cela s’est produit au début du XXe siècle, plus précisément en 1919, lors de la Révolution égyptienne de 1919. À l’époque, l’Egypte était sous domination britannique, et Zaghloul et d’autres nationalistes égyptiens luttaient pour l’indépendance et la réforme sociale, y compris l’accès gratuit à l’éducation pour tous les Egyptiens.

Dans les années 1990, la gratuité de l’éducation a été abolie dans le cadre d’un programme de réformes économiques connu sous le nom de « Programme d’ajustement structurel ». Ce programme visait à libéraliser l’économie égyptienne et à réduire les dépenses publiques, y compris dans le domaine de l’éducation. Les raisons invoquées pour cette décision étaient la nécessité de réduire le déficit budgétaire et de promouvoir l’efficacité du système éducatif en introduisant des frais de scolarité pour financer les coûts de fonctionnement des écoles et des universités.
Depuis lors, existent en Egypte des écoles publiques où l’éducation reste gratuite ou contre des frais modiques. Il existe aussi des écoles privées, religieuses et internationales. Dans ces établissements scolaires, l’éducation est payante. Les frais de scolarité varient d’une école à l’autre, les plus élevés étant ceux des écoles internationales.

De nombreux Egyptiens accusent « la gratuité de l’éducation », d’être la cause principale de la détérioration de la qualité de l’enseignement et de la déscolarisation. « Je n’ai pas à payer l’école de mon fils », pensaient certains parents à qui l’éducation ne semble pas présenter un réel avantage. Ces parents, majoritairement des ruraux, préféraient une progéniture forte et travailleuse à une descendance éduquée. « J’ai besoin d’une forte corpulence, d’une main musclée, d’un fils qui cultive avec moi la terre », songe ce père quinquagénaire.
Du point de vue de ceux qui soutiennent la gratuité de l’éducation, la gratuité présente plusieurs avantages, dont :
1. Accès équitable : Elle permet à tous les individus, indépendamment de leur situation financière, d’accéder à l’éducation, favorisant ainsi l’égalité des chances.
2. Réduction des inégalités : La gratuité de l’éducation peut aider à réduire les inégalités socio-économiques en donnant aux moins favorisés la possibilité d’obtenir une éducation de qualité.
3. Promotion du développement économique : Une main-d’œuvre plus éduquée peut stimuler la croissance économique en favorisant l’innovation, la productivité et la compétitivité.
Cependant, il y a aussi des inconvénients potentiels comme avancent les détracteurs de la gratuité de l’éducation :
1. Coûts élevés : La gratuité de l’éducation peut ajouter un fardeau financier sur les gouvernements qui doivent trouver des sources de financement alternatives pour compenser les coûts.
2. Qualité de l’éducation : Dans certains cas, la gratuité de l’éducation peut entraîner une baisse de la qualité de l’enseignement en raison d’une diminution des ressources allouées aux établissements éducatifs.
3. Surpopulation : L’accès gratuit à l’éducation peut entraîner une augmentation de la demande, ce qui peut entraîner une surpopulation des écoles et des universités, rendant plus difficile la fourniture d’une éducation de qualité.
Il convient toutefois de noter que ces avantages et inconvénients peuvent varier en fonction du contexte et des politiques mises en place.
En conclusion, rendre l’éducation gratuite à tous les niveaux présente de nombreux avantages potentiels, notamment en termes d’égalité des chances, de mobilité sociale et de développement économique. Il est crucial de débattre de cette question et de trouver des moyens de rendre l’éducation plus accessible pour tous, afin de construire une société plus équitable et prospère où le savoir et l’information sont vénérés.