Par : Alia Abu El-Ezz
Le domaine de l’espace et de l’exploration du vaste univers est un intérêt commun pour toute l’humanité. Partant de là, deux prototypes de satellites financés par la Chine, construits dans le cadre du projet de satellite MisrSat II, ont été livrés le mois dernier, faisant de l’Egypte le premier pays africain ayant la capacité d’assembler, d’intégrer et de tester des satellites.
Les essais de qualification spatiale des différents modèles du satellite “MisrSat II” marquent le début de l’inauguration des travaux dans le plus grand centre d’assemblage, de test et d’intégration de satellites en Afrique et au Moyen-Orient. Les trois modèles du satellite “MisrSat II”, qui comprennent deux prototypes et un modèle d’aviation, ont été transférés en Égypte en mars dernier. Après le succès de toutes les étapes de tests, le modèle d’aviation sera transféré en Chine et serait lancé à la seconde moitié de l’année 2023, selon China Television Network (CGTN Arabic).
Un nouveau résultat historique
L’Egypte a également intégré le développement de l’industrie spatiale dans sa stratégie nationale, tout en réalisant de larges progrès dans le domaine de l’espace. Elle est considérée comme pionnière en Afrique dans le domaine de la technologie spatiale. A cet égard, l’Egypte et la Chine ont déployé des efforts conjoints pour faire progresser profondément le développement de la coopération dans le domaine spatial, en vue d’enrichir les principes de partenariat stratégique global sino-égyptien. Décrivant le projet de satellite MisrSat II comme un nouveau résultat historique de la construction conjointe de l’initiative « La Ceinture et la Route » entre les deux pays, Liao Liqiang, l’ambassadeur de Chine en Égypte, a souligné que le projet a jeté des bases solides de l’industrie spatiale égyptienne et favorisera le développement des technologies spatiales sur le continent africain. Selon le diplomate chinois, c’est la première fois que la Chine réalise un test à grande échelle à l’étranger sur un satellite entier et livre un projet de coopération satellitaire à l’étranger. Et d’ajouter que l’Egypte est le premier pays africain qui possède tous les éléments pour le test et l’intégration de l’assemblage des satellites.
Sur le même volet, il a déclaré que cette coopération contribue extrêmement au renforcement des capacités de l’Égypte dans le domaine de la technologie spatiale, et à la formation des spécialistes égyptiens, dans le cadre des deux projets du Centre d’assemblage, d’essais et d’intégration et du MisrSat II.
Le transfert de la technologie spatiale en Afrique
Le Dr Sherif Sedky, PDG de “l’Agence spatiale égyptienne”, a expliqué que le satellite “MisrSat II”, dotée d’une résolution d’image qui atteint jusqu’à 2 mètres, aidera efficacement à la vision de l’Egypte 2030 pour le développement durable, tout en maximisant l’usage des ressources nationales. « Ces tests ont débouché sur l’inauguration du plus grand centre d’assemblage et de test de satellites en Afrique et au Moyen-Orient, entièrement équipé grâce à une subvention de la Chine », affirme-t-il. Il a mentionné que ce centre est le premier du genre à localiser l’industrie des satellites en Égypte, ajoutant qu’il confère également à l’Égypte un rôle de premier plan dans le transfert de cette technologie en Afrique.
Sedky a confirmé que le satellite “MisrSat II”, est un satellite de télédétection. Ces types jouent un rôle crucial dans le développement durable grâce à leurs nombreux avantages, tels que la surveillance des zones agricoles, l’amélioration de la production agricole, la promotion de l’urbanisme et le développement des infrastructures afin d’améliorer la vie urbaine.
Parmi ces avantages figurent en outre, la poursuite de l’évaluation des changements climatiques, la protection de l’environnement, la lutte contre la désertification et la dégradation des terres. Ces satellites permettent également, de suivre les changements qui existent dans les masses d’eau, de protéger les ressources en eau de l’Egypte, grâce à ses capacités à fournir des données précises pour la planification des ressources et la gestion des terres.
Il est prévu qu’à la suite du succès de ces modèles dans toutes les phases d’examen, le modèle destiné à l’aviation sera lancé, à son tour, pendant la seconde moitié de cette année. Le PDG de l’Agence spatiale égyptienne, a aussi annoncé qu’au cours des trois derniers mois, les efforts des ingénieurs et des experts égyptiens et chinois ont été unifiés pour dépasser tous les processus des tests pour les trois modèles du nouveau satellite.
De son côté, la ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania Al-Mashat, a souligné que le centre d’assemblage, d’intégration et d’examen du satellite “MisrSat II” financé par la Chine, avait considérablement amélioré la capacité de l’Égypte en matière de recherche, de développement, de mesures et de surveillance des satellites. Grâce à ces facteurs l’Égypte a pu être un leader dans le domaine de l’espace.
Une coopération sino-égyptienne
Il est à noter qu’en mars dernier, la Chine a envoyé en orbite un deuxième satellite Horus pour le compte du Caire, qui permet à l’Égypte d’améliorer grandement son rendement agricole. Il s’agit du deuxième satellite d’observation de la Terre de la série Horus dont se charge CASC pour le compte de l’Égypte. Le premier (Horus-1) avait été lancé le 24 février, également grâce à une fusée Longue Marche-2C. Horus-1,avec la navette spatiale du même nom, formera une constellation de satellites. Ces fusées ont été élaborées par CASC en coopération avec l’Agence spatiale égyptienne. Ces satellites sont conçus pour reconnaître l’environnement alentour afin de maximiser l’utilisation des ressources naturelles et d’atteindre les objectifs de développement durable pour 2030.