Dans le conflit continu entre les mouvements de
lutte et l’ennemi occupant, la situation n’est
point évaluée par le nombre des blessés ou les
pertes humaines ou matérielles mais par le sentiment de l’occupant qu’il perd sur les échelles matérielle et
morale. Par le fait que la volonté des combattants est puissante jusqu’à la fin inévitable : la libération et la défaite de l’occupation.
Emad Eddine Hussein commence son article publié par Al Shorouk par cette introduction, car certains Arabes blâment la lutte palestinienne, avec ses diverses factions pour entrer dans des combats « absurdes »
avec l’ennemi israélien dans un cadre d’une « inégalité des chances ». Selon eux, il y a un déséquilibre de puissances entre les deux parties.
Pourtant, ils oublient que l’occupant est toujours plus puissant du côté militaire sinon il n’aurait pas pu, en premier lieu, occuper les territoires et y demeurer.
Alors, si tout mouvement de lutte a attendu qu’il réalise un équilibre de puissance avec l’occupant, il ne libérera jamais sa patrie et l’occupation va demeurer à
jamais. Dans la bataille entre l’occupation et la lutte, nombreux points sont oubliés. L’occupant possède théoriquement et effectivement la puissance globale :
armes, équipements, ressources, fonds, à comparer avec les combattants. Mais ces derniers possèdent des
armes très importantes : le droit, la volonté, la lutte, l’attachement au territoire et de nouvelles techniques pour lutter contre la puissance de l’ennemi.
Partant de cette théorie, si la lutte nationale dirigée par Nelson Mandela avait attendu pour réaliser un équilibre militaire avec le régime de l’apartheid, le pays ne se serait jamais libéré de la discrimination raciale.
Dans le temps, les Egyptiens étaient moins puissants
que l’occupant britannique mais ils ont parvenu, après 70 ans, de le vaincre. (…) Il en est de même pour tous les pays qui ont lutté contre l’occupation : l’Algérie, le Vietnam, la Chine…
La libération n’est pas facilement acquise. Elle exige tant de sacrifices, mais plus encore, de la clairvoyance,
l’union du peuple, une opinion publique régionale et internationale favorable et une bonne compréhension
politique. (…)
Israël pense avoir pu liquider la cause palestinienne après avoir approfondi la discorde entre les factions
palestiniennes ; après avoir réussi, sous parrainage américain, à convaincre certains régimes arabes du concept de « la paix contre la paix » au lieu de « la terre contre la paix » et après avoir réussi à convaincre
certains Arabes d’être un pays ami ou allié.
J’ai des réserves concernant les factions palesti-
niennes mais cette fois-ci, c’est l’ennemi qui a commencé par l’agression. (…) les Palestiniens n’avaient pas d’option sauf de lutter, par leurs corps et âmes, et avec les pierres (…)
Il n’est pas du tout juste de blâmer la victime (…)