Par Samir Farag
Al-Akhbar
J’ai passé sept ans en tant que gouverneur de Louxor, au cours desquels je me suis rapproché de la famille de Haute-Égypte, me suis familiarisé avec ses traditions et ses coutumes et j’ai ressenti le statut élevé de la mère dans la vie de la famille en Haute-Égypte.
En effet, la Haute-Égypte est l’une des zones de départ de la population, pour des raisons géographiques, dues à l’exiguïté des terres agricoles, sur les rives du Nil, et pour des raisons administratives, vu que l’État, au cours des décennies précédentes, a négligé à développer la Haute-Égypte et la préparant à recevoir des investissements, ce qui a poussé les jeunes à la fuir pour aller travailler à l’étranger. Le jeune homme, là-bas, se marie très jeune, et la femme est généralement issue de la famille, et aussitôt après, il part à la recherche d’un travail, suivant les pas de ses cousins qui l’ont précédé, soit vers Le Caire ou le Delta du Nil, soit vers les pays du Golfe ou la Libye. Ici apparaît la valeur de cette épouse Sa’idiyyah, qui assume depuis le début l’organisation des affaires de toute la famille, y compris, dans certains cas, la responsabilité de s’occuper des parents du mari absent, en plus de ses responsabilités pour élever ses enfants, ses nouveau-nés, s’occuper d’eux et poursuivre leur éducation. Dès que le mari commence à faire quelques économies pour construire la nouvelle maison, la femme se charge de superviser la construction de la maison, en briques rouges et béton armé. Face à ces lourdes responsabilités, la grande position de la mère dans la famille de Haute-Egypte se cristallise, et elle gagne le respect et l’amour de tous pour elle et son rôle.
Les jours passent, les enfants grandissent, et la mère devient grand-mère, ou «tante», comme l’appellent les habitants de la Haute-Égypte, et le mot devient le sien, au sein de la famille, car c’est elle qui a élevé, et elle a le mérite d’avoir formé la personnalité de tous les membres de la famille et de les avoir enrichis de la culture et des traditions de la vie en Haute-Égypte. Ainsi, nous voyons une nouvelle image de la mère égyptienne, que nous avons prise, cette fois, de la Haute-Égypte, pour ajouter des traits supplémentaires au bilan honorable des femmes égyptiennes en général, et de la mère en particulier, qui nous offre un genre unique de sacrifice, de dévouement et d’abnégation de soi devenant ainsi le fondement sur lequel repose cette société et la source de la préservation de l’héritage et des traditions égyptiennes.
La mère en HauteÉgypte a gagné le respect de tous ceux qui la connaissent, y compris moimême, et j’ai été honoré de l’avoir côtoyée, et j’ai pensé lui dédier ces simples lignes, pour lui envoyer un message d’appréciation, de salutations et de respect pour la fête des mères.





