
La mosquée Al-Rifa’i ou mosquée royale est une mosquée située au Caire, en Égypte. De style néo-mamelouk, elle jouxte la mosquée du sultan Hassan, dont elle n’est séparée que par une étroite rue piétonne. Si elle semble présenter un lien de parenté avec sa voisine, ce n’est qu’une illusion, car cinq siècles séparent les deux constructions. Cette construction massive, aux murs ocre et aux minarets effilés, abrite les tombeaux des khédives et des rois d’Égypte, mais aussi celui du dernier shah d’Iran, réfugié en Égypte après le triomphe de la révolution islamique de 1979.
Elle a été construite en deux périodes différentes, entre 1869 et 1912, elle est donc caractérisée par différents styles artistiques et architecturaux. À côté se trouve la mosquée du Sultan Hassan, bien plus connue, datant du XIVe siècle, qui est restée intacte malgré les siècles troublés de l’histoire. La taille colossale de la mosquée est la plus frappante. Elle est considéré comme l’une des activités principales du Caire et est située à Midan El Qala’a, juste en dessous de la citadelle de Salah El-Din dans la partie la plus centrale du Caire islamique. Vous pouvez rejoindre la mosquée Al Rifa’i par une entrée commune partagée par les deux mosquées celle-ci et la mosquée du sultan Hassan.
De nombreuses personnalités célèbres sont enterrées dans la mosquée Al Rifa’i, beaucoup d’entre elles appartiennent à la famille Mohammed Ali, Kushyar Hanim, qui a ordonné sa construction en 1869, et son fils le célèbre Khédive Ismail, qui a également rénové le Caire et la majeure partie de l’Égypte. Comme le Soudan qui faisait partie du royaume égyptien. La mosquée a également accueilli le corps de Mohammed Reza Pahlavi Shah Pahlavi, réputé pour être le dernier Shah d’Iran avant la révolution islamique, qui a amené le règne de Khomeiny. Dans la même salle funéraire, se trouve le fils du Shah, Mohamed Reza Pahlavi, décédé en 1980 alors qu’il était en exil au Caire. Un autre personnage notable enterré ici est Yehya Al Ansari, un guide du prophète Mohamed (que la paix soit sur lui) et le saint local Ali Abu-Shubbak. Bien que techniquement non enterré dans la mosquée, Cheikh Ali Al Rifa’i, qui était une figure de proue du Caire islamique à l’époque médiévale, possède un sanctuaire où de nombreux habitants viennent jusqu’à ce jour pour prier et recevoir certaines de ses bénédictions. Avant la reconstruction massive, la mosquée Al Rifa’i était située sur le site d’une petite mosquée nommée Rifa’i Zawiya et était censée attirer de nombreux adeptes et étudiants de renommée. Vous pouvez visiter la mosquée lors d’une des visites régulières d’une journée au Caire.

La mosquée Al-Rifa’i est à la droite, alors que celle du sultan Hassan est à la gauche, les deux séparées par une étroite rue piétonne.
La mosquée Al-Rifa’i voit le jour à la fin du XIXe siècle, et s’inscrit dans une campagne de modernisation des infrastructures cairotes (percement de nouvelles avenues, création de quartiers « à l’européenne », construction de nouveaux bâtiments). Le sanctuaire, qui se dresse à l’emplacement de l’ancienne zaouïa Al-Rifa’i (du nom de Cheikh Ahmad Al-Rifa’i, mystique musulman du Moyen Âge), est une commande de la mère du khédive Ismaïl, Khoshiar Hanem, qui imagine à la fois un lieu de prière et un mausolée pour la famille royale. Les travaux, confiés au célèbre architecte Hussein Fahmi Pacha, commencent en 1869 mais sont freinés par la mort de l’architecte, l’abdication du khédive (1879) et la mort de Khoshiar Hanem (1885). Le chantier ne reprend pas avant 1905, sous la direction de l’architecte autrichien Max Herz, chef du Comité pour la conservation des monuments arabes du Caire. Les minarets se dressent dans le ciel du Caire à partir de 1909, et la mosquée est achevée en 1911. Elle est ouverte au culte l’année suivante, en 1912.

Le sanctuaire épouse la forme d’un vaste rectangle de 1767 mètres carrés. Reprenant une partie de la grammaire stylistique mamelouke, il ne néglige cependant pas les emprunts à l’architecture européenne. L’intérieur, divisé en trois vaisseaux par une série de piles massives rectangulaires portant des arcs en ogives, s’articule autour d’un dôme. Les murs, couverts de stucs et de marbre, sont percés de baies agrémentées de moucharabieh aux savants entrelacs. La mosquée abrite les sépultures de plusieurs souverains égyptiens, dont le roi Farouk, dernier roi d’Égypte, mort en exil à Rome (1965).
La mosquée abrite aussi le tombeau du dernier Shah d’Iran, Mohammed Reza Shah, également mort en exil peu après la prise de pouvoir de l’ayatollah Khomeini au cours de la révolution islamique (1980). Les restes de son père, Reza Shah, fondateur de la dynastie des Pahlavi, sont eux aussi inhumés dans le sanctuaire. Ils reposaient auparavant dans un monumental mausolée à Téhéran, mais ont été transportés en Égypte avant la victoire des fondamentalistes chiites, qui firent dynamiter son mausolée peu de temps après. La mosquée conserve par ailleurs les restes de plusieurs mystiques musulmans, Ahmad Al-Rifa’i et Ali Abi-Shubbak.
Parmi les éléments de mobilier remarquables figurent une dikka (estrade) en albâtre, portée par huit fines colonnes, un minbar en bois ouvragé et albâtre et plusieurs lustres aux dessins complexes.