Par: Marwa Mourad
Le cri des oliviers
Née en 1948 dans un village proche de Ramallah au sein d’une famille traditionnelle, Sumaya Farhat-Naser refus d’être mariée à 14 ans selon la coutume. Sa scolarité terminée, elle poursuit ses études en Allemagne. Confrontée à l’histoire germano-juive, elle découvre la réalité des victimes de l’holocauste et de l’antisémistisme. Dans le même temps, elle prend conscience de son identité palestinienne et de l’ignorance entourant l’histoire de son propre peuple. Cette double expérience la marque profondément. De retour dans ce qui est devenu les territoires occupés, l’auteure, qui enseigne à l’Université de Bir Zeit, s’engage dans un travail pour la paix avec des femmes israéliennes et palestiniennes. Ce livre raconte la difficile approche de ces femmes qui apprennent à se connaître, à surmonter la méfiance et les malentendus, et peu à peu, alors que de part et d’autre la situation se tend, osent se parler franchement. Sumaya Farhat-baser a étudié la biologie. la géographie et les sciences de l’éducation a l’Université de Hambourg. Des 1982, elle a enseigné la botanique et l’écologie à l’Université palestinienne de Bir Zeit. Elle a dirigé jusqu’en 2001 le « Jérusalem Center for Women ».
La Porte du soleil
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A l’instar des contes de Schéhérazade, il est des histoires qui peuvent sauver la vie. C’est la thérapie mise en œuvre par le narrateur pour tenter de tirer du coma son père spirituel, héros de la résistance palestinienne. Au chevet du malade dans un hôpital presque désaffecté du camp de Chatila, il raconte les événements de la guerre civile libanaise tout juste achevée, les épisodes marquants de sa propre existence et les itinéraires souvent douloureux d’une poignée d’hommes et de femmes happés par l’histoire après leur expulsion de Galilée en 1948.
Dans sa fureur pour ranimer par le souvenir un corps végétatif, c’est tout un peuple qu’Elias Khoury fait vivre sous les yeux du lecteur, dans un roman ample et poignant, considéré unanimement comme le récit par excellence de l’exode palestinien.
Gaza dans la peau
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Gaza est bombardée. Rashid est en train de regarder les obus tomber en fumant un joint quand il reçoit ¬l’e-mail lui annonçant qu’il peut partir à Londres. Iman, sa sœur jumelle, ne supporte plus les atrocités et l’inaction qui les entourent, elle envisage de rejoindre un groupe de résistance islamique. Sabri, leur frère aîné, a perdu sa famille et ses deux jambes dans un attentat à la voiture piégée. Leur mère semble avoir un passé trouble. Leur père a fui pour s’établir dans un pays du Golfe.
Le récit suit la vie de cette famille, la façon dont chacun essaie de se trouver une place au monde, le fossé croissant entre les factions palestiniennes, la montée du fondamentalisme… Roman noir car la pression est constante, la réalité dépeinte tragique, mais écrit avec une humanité et un humour extraordinaires, il donne à voir une autre Palestine.
Mon pays, ma prison, une femme de palestine
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Raymonda Hawa-Tawil est l’une des femmes palestiniennes les plus célèbres au monde.
Née en 1940 dans une famille chrétienne de Saint-Jean-d’Acre, elle s’est fait connaître dès la fin des années 60 de la presse internationale dont elle deviendra, au cœur même des territoires occupés, la principale interlocutrice. Celle qu’on appelait “la lionne de Naplouse” fut traquée, incarcérée, brutalisée par le pouvoir israélien de façon arbitraire. Véritable pasionaria de l’intérieur, elle s’est toujours battue pour la réconciliation entre Palestiniens et Israéliens, y compris lors de son exil en France.
S’exprimant à titre personnel, elle raconte ici plusieurs décennies de lutte aux côtés du peuple palestinien pour le droit à la patrie.
Elle évoque aussi son combat sans cesse recommencé pour l’émancipation de la femme arabe.
Alors que la tension au Moyen-Orient est de nouveau extrême, ce livre nous apprend qu’on peut faire la paix à condition que celle-ci soit juste.
L’une des filles de Raymonda Hawa-Tawil, Soha, est devenue la femme de Yasser Arafat.