Prénom : Saja
Nom : Mohamed
Âge : 12 ans
Année scolaire : 6ème primaire
Ecole : Saint Vincent de Paul
Mes yeux s’ouvrent sur un nouveau monde plein d’espoir. Les jours passent, mais le temps ne se perd pas. Chaque minute est pour moi comme un nouveau bâtiment qui se construit avec des mains fortes. Je suis née pour être moi, pas pour faire ce que les autres veulent. Mes forces perdues se rejoignent pour me donner un coup de main. Mes yeux fermés, qui voyaient seulement le noir, commencent à s’ouvrir et à illuminer comme l’éclair.
Après les conseils de la psychologue, ma vie s’accélère de plus en plus. J’ai décidé de retourner à la boutique de fleurs. L’odeur enivrante des fleurs m’a éblouie. Dans la boutique, mon regard se fixe sur les yeux des gens. Ma confiance en moi dépasse celle de n’importe qui.
Un des ouvriers m’a dit : « Pourquoi es-tu là encore une fois ? Tu n’es qu’un être sans importance, inutile dans cette vie. Ta vie n’est qu’une ligne en zigzag qui ne sera jamais droite. » J’ai fermé mes yeux en silence et j’ai commencé à imaginer qu’il rétrécissait.
Quand il a terminé ses paroles, j’ai répondu en riant : « Je veux ce bouquet de violettes. » Un des clients a déclaré : « Tu es dingue ou quoi ? »J’ai fait comme si de rien n’était. J’ai pris mon bouquet de fleurs en silence.
Je me suis précipitée à l’extérieur de la boutique en me disant : « Ô apparences, que de crimes sont commis en ton nom ! Il arrive parfois que l’être humain porte dans son cœur des douleurs qui dépassent sa capacité à les supporter, et cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’une injustice. Dans de telles circonstances, la résilience devient extrêmement difficile, le fardeau s’alourdissant considérablement. C’est pourquoi les personnes qui luttent pour triompher de l’injustice sont souvent plus passionnées et sensibles. Car, aussi faibles soient-elles, elles persistent dans leur résistance au nom de la justice. »
Je crois que les paroles de cette psychologue m’ont beaucoup aidée jusqu’au moment où je suis rentrée à la maison et j’ai parlé avec mes parents, mais ils n’ont pas voulu m’écouter. Prises de colère, je me suis levée et j’ai crié en leur demandant de m’entendre. J’ai dit : « Je suis un être vivant qui a le droit de vivre et de grandir avec des gens qui m’aiment vraiment. Si mes propres parents ne m’aiment pas, qui m’aimera ? Je ne sais pas pourquoi vous me faites ça. Essayez de me considérer comme une fille adoptive ; je crois que comme ça, vous me porteriez plus d’attention. »
Après mes paroles, je les ai laissés seuls pour réfléchir. Dans ma chambre, toutes mes affaires étaient par terre. J’ai découvert des tas de feuilles où était écrit : « Tu crois nous avoir échappé, sale crétine ? »
La vie me vole la joie. Les gens disent que chaque personne possède un double, comme un miroir qui la reflète, mais sur une autre planète. Cette personne est un peu votre opposée en émotions : par exemple, si vous êtes triste, sur l’autre planète, elle sera joyeuse. Mais moi, mes deux corps sont malheureux.
A suivre