Prénom : Saja
Nom : Mohamed
Âge : 12 ans
Année scolaire : 6ème primaire
Ecole : Saint Vincent de Paul
Devant les deux grandes portes, mon oncle et moi avions les pieds collés au sol. Un sentiment de peur et de chagrin m’envahissait. D’un côté, je ne voulais pas quitter mon pays, et de l’autre, je désirais ardemment vivre loin de la misère. Mon oncle, d’une voix douce mais empreinte de douleur, me dit : « Allez ma petite, nous devons partir. »
À contre cœur, nous avons franchi le seuil. Après une marche fatigante, nous avons enfin trouvé la liberté. Une immense joie s’est enroulée autour de mon cœur. Mon oncle et moi avons commencé à explorer la ville, émerveillés par ses lumières et ses couleurs.
Cependant, cette joie fut de courte durée. Mon oncle m’a confiée à un foyer, me disant qu’il ne pouvait pas assumer la responsabilité de prendre soin de moi. Il m’a laissée vivre ma vie.
Dans ce foyer, les enfants étaient sympathiques avec moi, mais je me sentais toujours distante, cherchant refuge dans mon journal intime. J’écrivais mes douleurs et mes peines :
Chère journal,
Après de nombreuses expériences et réflexions sur la vie, j’ai compris que celle-ci est comme un livre divisé en trois parties : la joie, la colère et la peine. Malheureusement, les gens semblent souvent égoïstes, prétendant être gentils et chaleureux. La vérité est que peu méritent d’être aimés ou dignes de confiance, tout comme mon oncle qui m’a abandonnée sans explication. Je croyais que je vivrais avec lui dans cette ville magnifique, mais je n’ai vu que des immeubles majestueux et des panneaux publicitaires dans les rues. À ce moment-là, je me suis souvenue de ma ville natale avant qu’elle ne soit prise par des occupants méprisables. Maintenant, je suis ici en sécurité.
Après un bail de solitude, une belle dame et son mari sont venus au foyer et m’ont adoptée. Ils ont été touchés par ma douceur et ma tranquillité. Je restais souvent assise dans mon coin à écrire.
Dans ma nouvelle maison, j’étais timide. Mes joues brûlaient comme des tomates lorsque je les ai rencontrés. Ma mère s’appelait Georgette et mon père s’appelait Grégor. Dans mon cœur, je savais que personne ne pourrait remplacer mes vrais parents. Je leur ai raconté toute mon histoire, tout ce qui s’était passé. Ils ont essayé de me réconforter et m’ont montré ma chambre.
Elle était magnifique ! La lumière inondait l’espace, et ils avaient décoré les murs avec des nuages flottants. C’était incroyable !
Après cela, ils m’ont laissée seule dans ma chambre pour réfléchir. J’ai repris l’écriture :
C’est incroyable ! Ma vie a changé de la misère à un véritable bonheur. J’adore mes nouveaux parents ; ma chambre est splendide ! Je suis reconnaissante envers mon oncle pour m’avoir laissée partir, car cela m’a permis de trouver ces merveilleux parents qui m’ont adoptée. J’adore cette nouvelle vie !
A suivre