Prénom : Saja
Nom : Mohamed
Âge : 12 ans
Année scolaire : 6ème primaire Ecole : Saint Vincent de Paul
Une accumulation d’histoires s’était produite dans ma tête. J’avais eu le sentiment de déjà-vu. La chanson, les gens, Maya et Isabelle,tous ces éléments me semblaient familiers, mais je ne savais ni où ni quand je les avais déjà rencontrés. Le verre cassé restait pour moi un mystère. Le monde tourne, les mystères et les difficultés sont comme des accessoires qu’on observe sans savoir comment les porter.
La peur m’envahit tandis que je tournais sur moi-même. Je saisis Maya et Isabelle par la main et nous courûmes dehors. Je leur expliquai tout ce qui s’était passé. Je leur demandai si elles entendaient la chanson, mais à ma grande surprise, elles répondirent que non et affirmèrent ne se souvenir de rien. En vain. Elles me laissèrent seule, me traitant de folle ou de dingue.
Je décidai de partir et de ne plus jamais revenir dans ce village. Nerveusement, je marchai le long d’un bâtiment. Soudain, j’entendis un “hiiiiiin” strident ,c’était le bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait. Un homme apparut.
Il avait une longue barbe parsemée de taches de rousseur. Son visage était bouffi, comme une pleine lune. Ses yeux étaient si étroits qu’ils semblaient clos. Étrangement, il ressemblait à ma mère, comme s’ils étaient de la même famille. D’un geste, il attira mon attention sur le triangle à son cou. Pris de panique, je me précipitai hors de ce village maudit.
Une fois sortie, je décidai de raconter cette expérience à ma mère. À la maison, je remarquai soudain que le mur ressemblait étrangement à celui de la maison du village. C’est alors que j’entendis à nouveau la chanson, mais cette fois, elle venait de la cuisine.
Rapide comme l’éclair, je me ruai vers la cuisine pour découvrir qui chantait. À ma stupéfaction, c’était ma mère. Je lui demandai des informations sur cette chanson. Elle me répondit que c’était la berceuse qu’elle me chantait quand j’étais petite. Soudain, alors que ses cheveux volaient au vent, un triangle apparut sur son cou. En m’éloignant d’elle, je constatai avec horreur qu’elle n’avait plus d’ombre.
Sous le choc, je courus à ma chambre et commençai à dresser une liste :
J’ai recensé des triangles :
(Celui du village
La forme triangulaire du volcan
L’homme près du pont avec son triangle
Ma mère maintenant
La chanson “Ala nanita nana” dont les mots-clés forment un triangle
Ma mère a eu trois filles — encore un triangle)
Tous ces triangles doivent signifier quelque chose, mais quoi ? Une feuille apparut à la fenêtre. Je la saisis pour lire son contenu.
“La première étoile filante coïncide avec la migration des animaux. Chaque animal………”
Je ne comprenais rien. L’énigme était incomplète. La feuille était ancienne et sentait le sang. Je la posai près de la première devinette, toujours aussi perplexe.
Je ne comprends absolument rien. Je ne vois que des triangles partout. Je suis certaine qu’il existe un lien unique qui les unit tous, mais lequel ?
Chercher la vérité, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. La vie continue, indifférente, et il ne me reste plus qu’à résoudre ces mystères.