Le 25 janvier 1952 ne peut être lu, ni analysé à l’abri du contexte général depuis la fin de la deuxième guerre mondiale en Egypte. Ce jour n’est pas uniquement la fête nationale de la Police, mais également celle de la ville d’Ismaïlia. Inéluctablement, ce jour représente la lutte d’un peuple contre l’envahisseur britannique via toutes ces composantes sociales : ouvriers, révolutionnaires, étudiants et intellectuels.
L’histoire a commencé lorsque la zone du canal était sous le contrôle des forces britanniques selon l’accord de 1936, selon lequel les forces britanniques se retireraient vers le canal, et qu’elles n’auraient aucune représentation à l’intérieur de l’Egypte autre que la région du canal représentée à Ismaïlia, Suez et Port-Saïd. Or, après le chapitre triste de 1948, les Egyptiens étaient soulevés davantage contre les envahisseurs britanniques. De même qu’ils réclamaient une évacuation totale de leurs territoires. Les jeunes révolutionnaires ont mené des attaques contre les forces britanniques à l’intérieur de ladite zone. La Grande-Bretagne subissait de lourdes pertes humaines et matérielles presque chaque jour, et les jeunes révolutionnaires ne semblaient point se lasser.
Telles étaient les circonstances avant le 25 janvier. Les Britanniques cherchaient par n’importe quel moyen à imposer leur contrôle, à l’étendre et à la renforcer sur la ville d’Ismaïlia, croyant être capable de mater un peuple en révolte pour réclamer ses moindres droits.
Le 25 janvier 1952, un jeune lieutenant Moustafa Fahmi se trouvait au siège du gouvernorat d’Ismaïlia. Il a été surpris de voir le commandant en chef des Forces Britanniques lui demander de se retirer du bâtiment. Il devait partir ainsi que tous les officiers et soldats égyptiens et remettre le bâtiment aux forces britanniques. Une demande qui n’a pas du tout été acceptée par le jeune officier égyptien. C’était une affaire d’honneur, pas uniquement son honneur, mais celui de la police et de la patrie.
A sept heures du matin, la boucherie a commencé : une boucherie qui a écrit avec des lettres d’or le nom des officiers égyptiens, et de la police égyptienne dans les annales de l’Histoire. À sept heures du matin, le massacre brutal a commencé, des canons de campagne et des canons de chars de 100 millimètres (centurion) ont commencé à détruire le bâtiment du gouvernorat et la caserne du régime, sans aucune pitié.
L’affrontement entre la police égyptienne et les forces britanniques a entraîné la mort de 50 policiers et plus de 80 blessés, tandis que 13 officiers britanniques ont été tués et 12 blessés, et les Britanniques ont gardé captifs les officiers et soldats survivants, dirigés par leur commandant, le général de division Ahmed Raef, qui n’ont été libérés qu’en février 1952. Une seule chose est sûre : la police égyptienne a écrit avec des lettres d’or une épopée inoubliable.