Reconnues comme des joyaux mondiaux, les pyramides égyptiennes, plus qu’une fierté nationale, sont des traces indélébiles laissées par le glorieux passé des célèbres pharaons. Implantées à plusieurs endroits, celles de Dahchour vous impressionneront sans doute ! Cet important site antique, construit par le grand pharaon Snéfrou, symbolise le grand talent architectural de l’époque. Leurs structures et leurs diversités fascinent tous les visiteurs qui ne s’en lassent jamais. Les fouilles menées à Dahchour ont permis la découverte des vestiges de sept pyramides, ainsi que de vastes complexes de tombes construits pour les Reines et les nobles de Memphis, datant de la 13ème Dynastie. Commençons notre tournée à Dahchour par la pyramide d’Amenemhat III, aussi appelée pyramide noire. L’honneur vous sera ainsi fait de passer en revue des temples et des édifices à couper le souffle. Faites le déplacement sur place, et contemplez la splendeur et la qualité de ces enceintes funéraires.
Votre admiration sera totale !
La pyramide d’Amenemhat III, aussi appelée pyramide noire, est située à Dahchour en Égypte. Elle fait partie du premier complexe pyramidal que le pharaon Amenemhat III se fit édifier, avant de choisir un autre site à Hawara pour la deuxième pyramide qui lui servit de sépulture. Dotée d’une infrastructure remarquablement complexe, la pyramide a livré un des plus beaux pyramidions qui nous soient parvenus. Le monument fut exploré et identifié pour la première fois au XIXe siècle par Jacques de Morgan.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Dahchour est un site de l’Égypte antique situé à une quinzaine de kilomètres de Saqqarah. Le site qui abrite les nécropoles royales des IVe, XIIe et XIIIe dynasties fut ouvert aux touristes en 1996.
Le complexe funéraire
Le complexe, fortement ruiné, est dominé par le massif de briques, ancien noyau de la pyramide autrefois revêtu d’un parement de calcaire fin de Tourah. Composé d’une chaussée, d’un temple funéraire et d’un temple de la vallée, le plan est orienté classiquement suivant l’axe est-ouest contrairement au complexe construit par le père d’Amenemhat III, Sésostris III.
Une chaussée prenant son origine dans la vallée mène à un temple dit « temple de la vallée ». De celui-ci s’ouvre une large avenue débouchant au temple funéraire accolé à la face est de la pyramide. Fait inhabituel, une vaste construction, sans doute un temple, borde le côté nord de cette avenue.
Un premier mur à redans ceint la pyramide et un deuxième mur clôt l’ensemble funéraire. Le temple funéraire est de plan très simple lorsque l’on considère les constructions antérieures, mais le temple bordant l’avenue est sans équivalent connu.
Il s’agit également du premier complexe (et l’un des seuls) à n’être muni d’aucune pyramide subsidiaire. Autre fait exceptionnel, il semble qu’il n’y ait jamais eu de chapelle accolée contre la face nord de la pyramide.
La pyramide
La pyramide a une base de cent-cinq mètres de côté et une hauteur de soixante-quinze mètres à l’origine. L’angle d’inclinaison de ses faces était de 57° 15′ 50″. La superstructure, entièrement construite en briques crues, est dépourvue de murs de renforts, comme il était de coutume jusqu’alors durant la XIIe dynastie. Le massif était recouvert d’un parement constitué de gros blocs de calcaire fin de Tourah. La pyramide possède deux entrées, une sur la face est et l’autre sur la face ouest. Ces accès donnent sur un réseau de galeries et de chambres d’une complexité que l’on ne retrouve que dans la première pyramide d’Égypte, la pyramide de Djéser. Plusieurs reines furent inhumées dans ce monument. Des signes d’instabilité de la structure ont dû contraindre Amenemhat III à choisir un autre site pour édifier son tombeau.
La maquette
Cette formidable découverte a été faite en 1976 dans le sol du complexe funéraire d’Amenemhat III. Cette maquette représente l’infrastructure de la pyramide de Hawara. Les galeries sont courtes et il n’y a qu’une seule chambre avec herse. Le caveau, avec son réseau de galeries, est très bien décrit avec les deux accès latéraux permettant de vider le sable retenant la dalle suspendue et la chambre parallèle à la cuve. Des cavités permettaient d’insérer des pièces de bois mobiles afin de simuler la fermeture du caveau et de la herse. La herse en bois est encore présente dans la maquette.
Le temple funéraire
Cet élément est ici d’une simplicité extrême. Réduit à un simple sanctuaire précédé d’une cour à portique, des maigres vestiges de colonnes papyriformes permettent de présumer que, comme à la pyramide de Sésostris III, cette cour fut entourée de dix-huit de ces colonnes. Cette sobriété dans la conception contraste nettement avec le faste déployé à la deuxième pyramide de Hawara dont le temple comparé à un labyrinthe fut décrit par les voyageurs de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle comme l’une des œuvres les plus remarquables qu’aient léguées les anciens égyptiens.
Le complexe
La pyramide était autrefois revêtue de calcaire de Tourah, mais après l’exploitation de ces matériaux il n’est plus resté qu’un massif de briques qui lentement perdit ses formes sous l’action des intempéries et sous la pioche des fellahs qui de tout temps vinrent prendre dans le colosse d’argile les éléments de leurs habitations.
Le terrain compris dans l’enceinte royale ne mesurait pas moins de 33 756 mètres carrés, régulièrement réparti autour du monument principal. Au sud, dans tout l’espace compris entre le pied de la pyramide et son mur d’enceinte au milieu des couches épaisses formées des débris des travaux souterrains, je n’ai rencontré qu’un tombeau et il avait été pillé. À l’ouest, le terrain était vide. Au nord s’alignaient les dix puits dont deux seulement renfermaient des momies : ceux du roi Hor Aou-ab-Ra et de la princesse Noub-Hotep. À l’est se trouvaient les restes informes du temple funéraire, parmi lesquels j’ai rencontré des inscriptions d’Amenemhat III.
L’avenue qui, partant de la vallée, aboutissait au temple funéraire, est dirigée d’est en ouest, c’est-à-dire qu’elle rencontre normalement le mur d’enceinte des terrains réservés à la famille royale. Elle était elle-même bordée à droite et à gauche de murailles dont l’élévation nous est inconnue, mais qui présentent à la base une épaisseur de 2,30 mètres. Le milieu de l’avenue était dallé sur une largeur de 8,55 mètres, les bas côtés larges chacun de cinq mètres étaient simplement garnis de briques crues pour le passage des piétons, tandis que les chars circulaient au centre, si toutefois il existait alors des attelages de bœufs, car les chevaux étaient inconnus en Égypte. La largeur totale de l’avenue était donc de 18,55 mètres. Au-dessus du pont, l’avenue s’élargit pour former une vaste cour.
Les souterrains
Cette tranchée, se trouvant au fond d’un entonnoir ouvert en 1894 dans les éboulis, afin de rechercher le pied du revêtement, était sans cesse exposée à être ensevelie sous les matériaux croulants qui l’entouraient
Cette galerie d’attaque, inclinée jusqu’à ce que je sois parvenu à huit mètres de profondeur sous la dernière assise de briques, est dirigée du nord au sud et marche directement vers le centre de la pyramide, où, suivant les théories admises, devait se trouver la chambre royale. Cette galerie fut prolongée jusqu’à vingt mètres au-delà du point de fonction des diagonales du monument et ne rencontre rien.
Un puits creusé au centre même me permit d’atteindre dix-huit mètres de profondeur, sans qu’il y eût trace de constructions.