Une femme, débout et orgueilleuse, regardant loin devant elle, fabriquée de granit rosé de 7m de hauteur et de 8m de largeur. Fière, elle dévoile sa main gauche alors que sa main droite est posée sur la tête d’un sphinx, cette paysanne égyptienne est la fameuse statue Nahdet Masr (renaissance de l’Egypte) du grand sculpteur Mahmoud Mokhtar qui a voulu exprimer l’esprit égyptien pendant la révolution de 1919. “Cher photographe talentueux Mokhtar, j’ai vu la statue qui incarne la renaissance de l’Égypte, je l’ai trouvé comme étant le symbole le plus éloquent de la vérité et de la validité… toutes les félicitations pour l’Egypte que tu sois parmi ses fils qui travaillent à lui rendre sa gloire…Que Dieu vous permette d’atteindre la perfection de cette statue afin qu’elle intercède auprès de l’indépendance et de la paix… Saad Zaghloul… Paris 6 mai 1920. ” Voici la lettre envoyée par Saad Zaghloul à Mokhtar lui félicitant de sculpter la statue en Egypte. L’histoire de cette statue remontait au début du XXe siècle. L’idée de la sculpter est née en France en 1917. Mokhtar l’a achevée à Paris au cours de 1918-1919 et l’a exposée à la galerie de beaux-arts. Lors d’une visite officielle de la délégation égyptienne présidée par Saad Zaghloul, ses membres ont écrit au gouvernement égyptien afin d’en sculpter une autre en Egypte. Le peuple a considéré cette affaire comme un projet national. En 1928, cette statue géante, qui est le double de celle exposée en France, fut placée sur la place Bab Al-Hadid (actuelle place Ramsès) avant d’être installée à Gizeh en 1955. C’est une statue de granit rose de 7 mètres de haut. La statue de la Renaissance de l’Égypte est considérée comme un symbole de l’Égypte moderne. Elle a des connotations politiques réclamant des demandes d’indépendance du peuple égyptien pendant la révolution de 1919. Une grande fête a eu lieu sur la place Bab Al-Hadid, pour la dévoiler, qui a été ensuite transféré sur la place de l’Université du Caire.
Mahmoud Mokhtar

Mahmoud Mokhtar est le premier étudiant à avoir postulé à l’École des beaux-arts du Caire lorsqu’elle a été créée comme la première école d’Orient dans ce domaine. Il en a également été le premier diplômé en 1911, où il a été classé, premier de sa classe, ainsi que le premier sculpteur arabe et égyptien envoyé étudier l’art en Europe à la même année, aux dépens du prince Youssef Kamal, fondateur et mécène de l’école. Là à Paris, il trouva intérêt et hospitalité du milieu artistique, ce qui l’encourage à y résider après la fin de ses études.