Unifiant 353 brodeuses de 47 pays reflétant une identité culturelle distincte
Une forte présence de la culture égyptienne et des bédouines du Sinaï au projet « Red Dress »
13 ans, 353 brodeuses, 47 pays et 1 robe, tel est le trajet de« La robe rouge » ou « the Red dress » cousue par la britannique Kirstie Macleod. Cette robe est un message de paix, une initiative qui a pu rapprocher les cultures et construire des ponts de communication entre les peuples. Le projet a reçu le premier prix au forum de textile Premio Valcellina à Magniago, en Italie. A travers cette robe, la célèbre brodeuse a voulu dire au monde que nous sommes tous un et nous pouvons avoir une voix commune même s’il y a encore des limites qui nous séparent. La robe rouge, n’est pas seulement une belle œuvre d’art ou seulement un vêtement, pourtant, c’est le symbole d’une connexion et d’un partage. C’est aussi une connexion au nom de la gentillesse car il est très difficile de broder en étant en colère. Créer une œuvre qui soit belle et qui montre ce qu’il est possible de faire de belles choses lorsque nous sommes unis. Tel était l’objectif de Kirstie Pendant une décennie, la brodeuse britannique a parcouru le monde pour obtenir des morceaux de tissu rouge pour revenir formant une épopée riches d’histoires et de diverses cultures tissées par les doigts des femmes. La robe après être brodée, forme une pièce musicale qui chavire les cœurs, crée un dialogue artistique entre les cultures et élimine les frontières entre les pays en mélangeant leur vocabulaire culturel en harmonie sur la robe.
La robe rouge, une plateforme pour les femmes du monde entier
La robe rouge est faite de doupions de soie bordeaux et porte la marque des victimes des guerres (Kosovo, Rwanda, Congo), des réfugiées palestiniennes, des brodeuses de luxe de Paris ou de Bombay, d’artistes du Pays de Galles et de Colombie, de femmes qui trouvent un moyen de gagner leur vie avec la broderie comme en Afrique du Sud. Ce sont leurs histoires qu’elles ont ainsi pu broder. Ce n’est pas seulement l’amour de la broderie qui a poussé l’artiste britannique MacLeod à adopter l’idée de «The Red Dress», mais son désir de donner aux femmes, en particulier aux femmes marginalisée s q ui ont affronté de diffici l e s circonstances, une voix pour que le monde puisse les entendre et une occasion de s’ e x p rimer à travers les fils et les aiguilles. A travers ces deux simples outils, les couseuses ont créé des histoires inspirées de leur vie et de leur environnement. Macleod a voulu que cette robe soit une plateforme pour les femmes du monde entier. En 13 ans, la robe a parcouru les continents, de l’Asie du SudEst au cœur de l’Afrique, de l’Amérique latine aux pays arabes, Du Sinaï jusqu’à l’Europe et l’Australie. La robe a été exposée dans plusieurs galeries d’art à travers le monde y compris des expositions à «Paris, à Londres, au Mexique et à Dubaï». La couleur n’est pas le fruit du hasard bien sûr. « J’aime aussi ce qui se dégage de cette couleur, à la fois l’amour, la force, la colère, le sang… Le rouge évoque ainsi des expériences très humaines et je trouvais qu’il reflétait bien la voix des femmes ». Explique l’artiste britannique.
Le début
L’idée commence lorsqu’on a demandé à Kristie de broder une pièce d’art pour Art Dubai 2009, avec un budget offert par le British Council. Tellement excitée et ayant une vraie fascination pour les différentes cultures ayant grandi aux quatre coins du monde avec une éducation multiculturelle elle a voulu créer une œuvre qui unisse les identités, qui rassemble les gens – sans frontières ni préjugés – une œuvre qui soit comme un espace où les femmes puissent exprimer leurs ressentis, se sentir fortes et entendues. L’utilisation d’une robe était alors évidente car c’est un objet féminin très fort.
Les femmes du Sinaï
Une forte présence de la culture orientale est évidente dans la robe. Depuis des milliers d’années, la broderie est l’un des arts folkloriques les plus importants et les plus uniques du monde arabe avec ses unités décoratives qui reflètent une identité culturelle distincte. En Egypte, la majeure partie de la robe a été brodée par les femmes de la tribu Jabaliya, qui vit au pied du mont SainteCatherine depuis des centaines d’années. MacLeod dit de son voyage chez les Bédouins du Sinaï : «J’ai pu visiter le Sinaï avec la robe toute entière. J’ai passé du temps avec les femmes bédouines impliquées dans la broderie. Nous sirotons du thé à la menthe et parlons de broderie, de la maternité et de leur travail hots du commun. En arrière-plan, les montagnes du Sinaï, ce qui était impressionnant. » « Mon voyage en Égypte était incroyable et l’une des plus belles choses à ce sujet était la rencontre avec Salima Al-Jabali, qui dirige entreprise sociale appelée « Finsina », qui signifie « art du Sinaï » dans laquelle les femmes y brodaient la plus grande partie de la robe. 20 femmes ont brodé la robe pendant un mois entier, créant des motifs inspirés des plantes qui poussent au pied de la montagne dans leur environnement. Elle a été tellement étonnée comment à travers un petit morceau de tissu sourd s’est transformé en un tableau artistique unique dont chaque partie raconte une histoire.