Responsable du dossier : 

Alia Abu El-Ezz

Rédigé par : 

Névine Ahmed

Soha Gaafar

Marwa Mourad

Nermine Khattab

Le système public sanitaire en Egypte est en constante évolution. Des réformes ont été menées au cours des quatre dernières années, et se poursuivront afin de corroborer les avancées dans le domaine de la médecine et l’évolution de la société.

L’initiative “Hayah Karima » « Une vie décente”, lancée par le Président Abdel Fattah Al-Sissi, en janvier 2019 a pour objectif essentiel, d’améliorer la qualité de vie des catégories sociales les plus nécessiteuses à l’échelle nationale, le rehaussement du niveau des services publics offerts aux citoyens notamment dans les villages.

L’initiative concernait à l’origine le secteur sanitaire : soins nécessaires, offerts selon les besoins au lieu de la capacité à régler les factures, présentation des services médicaux et de chirurgies et distribution de prothèses. 

Ces initiatives ne marquent pas seulement le début de l’éradication des maladies endémiques dans la société pour les affronter par tous les moyens, mais représentent un moyen permettant de découvrir des maladies malignes et cachées que les patients ne soupçonnaient pas.

Le Président Al-Sissi a alloué la bagatelle de 103 milliards de livres à cet effet et a appelé les institutions et les agences de l’État en coordination avec les institutions de la société civile à unifier leurs efforts pour le lancement de cette initiative. Grâce à leur participation à cette initiative dont l’un des principaux objectifs est la conscientisation, un grand nombre de patients ont pu découvrir précocement les symptômes de leurs maladies, puisqu’il est indispensable d’effectuer un examen périodique afin de faire face aux maladies avant qu’elles ne se propagent. La “culture de l’attention” est à présent un élément obligatoire qui est malheureusement absent chez des millions de citoyens pour préserver leur santé contre les risques des maladies dangereuses.

L’initiative comprend également l’examen et le traitement des maladies chroniques et la détection précoce des maladies rénales dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid19-, qui cible 28 millions de citoyens dont l’âge dépasse 40 ans.

Depuis la Révolution du 30 Juin, le système de santé a connu 8 initiatives ainsi que des campagnes nationales, dans le but de développer le système sanitaire en créant un dossier médical pour chaque famille et en instaurant un système de mécanisation des naissances et des décès, de distribution de lait subventionné pour les enfants, du processus de vaccination, ainsi que la mise en œuvre d’un système électronique regroupant tous les bénéficiaires de l’assurance médicale universelle.

Dès le début de l’initiative, 24 millions de citoyens ont été examinés et ont reçu le traitement nécessaire gratuitement. 180 unités de dialyse ont été remplacées ou renouvelées. 2 600 machines de dialyse et 1 000 chaises d’un coût de 360 millions de livres, ont été mises à la disposition du secteur sanitaire. Le coût total de l’initiative s’est élevé à 1,5 milliard de livres.

L’autre principal objectif de l’initiative c’est de réduire le taux de mortalité due au coronavirus et de parvenir à détecter 300.000 patients atteints d’insuffisance rénale chronique à différents stades de la maladie et de les prendre en charge, sachant que la prise en charge directe et indirecte contre l’insuffisance rénale en Egypte est estimée à 96 000 livres égyptiennes par an pour un patient.

Le gouvernement égyptien a décidé de prendre le problème à bras le corps, aidé par l’émergence d’un nouveau traitement par voie orale en décembre 2013. Jusqu’alors, le traitement standard, l’interféron, était constitué d’injections. Ses effets secondaires sont considérables et laissent le patient affaibli. En outre, son taux de réussite oscille entre 19 et 60 % seulement, en fonction du génotype de la personne traitée. Le nouveau médicament, le Sofosbuvir n’a que très peu d’effets secondaires. Combiné avec des traitements additionnels variant selon les génotypes des patients, il affiche un taux de réussite compris entre 95 et 98 %.

Un traitement à des prix défiant toute concurrence 

“Il est évident que le gouvernement s’est occupé du problème. Il a accordé un intérêt à réaliser cette action plus que louable. L’épidémie était si étendue que chaque Égyptien connaissait une personne atteinte d’hépatite C.” Le gouvernement frappe fort : il fait ouvrir 64 centres médicaux consacrés à la lutte contre le virus à travers le pays. Et pour éviter que les zones les moins peuplées soient délaissées, il rend le traitement disponible dans 100 cliniques de plus petites tailles. Depuis que le programme a commencé, 1,7 million de personnes ont été soignées.

Les Égyptiens n’ont plus besoin de passer par une interminable file d’attente pour être pris en charge. Selon les statistiques, on considère désormais la campagne égyptienne à comme un programme pionnier à l’échelle mondiale, explique Dr Alaa Hashish.

Tour’n’Cure : Se soigner tout en faisant du tourisme 

Mais l’Égypte ne veut pas se contenter seulement d’éradiquer le virus sur son territoire, elle espère jouer un rôle actif dans la lutte contre celui-ci à l’échelle mondiale : 71 millions d’individus sont porteurs chroniques de l’hépatite C. En mai 2016, l’Égypte lance le programme Tour’n’Cure, mêlant tourisme et médecine : pour la somme de 5.900 euros, des patients européens sont invités à passer une semaine dans le pays pour recevoir les soins appropriés. Une initiative parrainée par des célébrités telles que Lionel Messi, le footballeur argentin.

La Constitution égyptienne de 2014 prévoit de consacrer la plus grande partie du budget alloué au secteur sanitaire – aux frais des contribuables – à l’établissement progressif d’un système d’assurance maladie publique couvrant l’intégralité de la population. L’assurance maladie protège donc durablement la santé de chacun – dans sa vie privée ou professionnelle – dans la mesure où elle devrait accompagner les assurés tout au long de leur vie, en prenant en charge leurs soins quels que soient leurs revenus, leur situation ou leur état de santé.

C’est dans cette perspective que le Président Abdel Fattah Al-Sissi a lancé le système de couverture santé universelle comme principal outil de réforme du secteur sanitaire en Egypte. L’élargissement de la couverture sanitaire est, de ce fait, une priorité nationale des autorités égyptiennes. Le projet d’assurance maladie universelle entrepris avec l’aide de la Banque mondiale vise à assurer la couverture obligatoire de l’ensemble de la population, et associe pour la première fois à ces efforts, le secteur privé. Il vise à assurer des services de soins de qualité, y compris pour les plus vulnérables. Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale avait, à cet effet, approuvé un financement de 400 millions de dollars en appui au régime d’assurance maladie universelle en Egypte, soutenant ainsi une transformation qui engage le pays vers la Couverture santé universelle (CSU) et lui permet d’améliorer l’état de santé des Egyptiens.

Le projet a aidé les autorités égyptiennes à poser les jalons du régime d’assurance maladie universelle, à déployer ce régime dans les gouvernorats sélectionnés pour la première phase (qui a commencé à Port-Saïd et s’est étendu à Ismaïlia, Louxor et le Sud-Sinaï) et à offrir une protection financière temporaire aux plus vulnérables pour les aider à faire face aux dépenses de soins engendrées par l’épidémie de Covid-19, ainsi que pour mettre un terme aux listes d’attente des patients. Il s’agit de la protection de la santé de 60 millions de personnes tout au long de leur vie en prenant en charge les soins courants comme les pathologies les plus graves, ont affirmé les responsables. Leur responsabilité ? Faire en sorte que chacun bénéficie de ce droit fondamental et faciliter l’accès aux soins à tous.

Conformément aux directives du Président Al-Sissi, le gouvernement égyptien a placé le secteur de la santé en tête de ses priorités, ce qui a contribué à son tour à renforcer le système de santé. Une volonté politique déterminée à mettre fin aux douleurs des citoyens et un peuple qui a traduit cette volonté en réalité en coopérant et en participant à la campagne présidentielle “100 millions de santé”, lancée par le Président Al-Sissi pour éradiquer l’hépatite C et détecter les maladies non transmissibles.

La campagne nationale a été lancée le 30 septembre 2018 lors d’une conférence de presse élargie, au siège du Conseil des ministres, à laquelle ont participé les ministres de la Santé et du Développement local et des responsables d’un certain nombre d’organismes publics. “En moins d’un an, l’initiative 100 millions de santé a réussi à diagnostiquer plus de 60 millions de personnes et à traiter 2,2 millions de patients atteints d’hépatite C, notant une diminution du taux de nouvelles infections de plus de 92 % par an”, a déclaré un haut responsable au ministère de la Santé.

L’objectif de cette initiative est en premier lieu la détection précoce des maladies rénales, du suivi et du traitement des maladies chroniques et non transmissibles, de l’examen et du traitement de suivi, et de réduire les complications et les décès dus aux maladies chroniques, en suivant l’état de santé des patients de manière sûre. L’initiative cible tous les citoyens de plus de 40 ans et les citoyens de 18 à 40 ans qui souffrent d’hypertension artérielle et d’une glycémie au-dessus de la normale.

Les examens médicaux nécessaires sont effectués pour les citoyens ciblés tout en s’assurant que le traitement nécessaire leur est livré régulièrement. “100 millions de santé” ne vise pas seulement la détection précoce des maladies rénales chez les patients atteints de maladies chroniques mais elle aide à la détection précoce du diabète, de l’hypertension artérielle et à déterminer le taux d’obésité. « 100 millions de santé » est un véritable tournant dans le système de santé en Egypte. Elle prouve au monde la capacité de l’Egypte à investir dans la construction de la personne égyptienne.

Dans le cadre des efforts déployés par l’Etat pour construire la personne égyptienne en matière de santé, plusieurs initiatives présidentielles ont été lancées, au premier rang desquelles l’initiative du Président de la République pour soutenir la santé des femmes égyptiennes dans le cadre de la campagne “100 millions de santé”, dans le but de sensibiliser sur l’importance de la détection précoce du cancer du sein et des moyens de prévenir cette maladie. Cela fait partie d’un plan stratégique visant à promouvoir des modes de vie sains et à fournir des soins médicaux complets et intégrés de manière innovante et durable qui assure la protection de la communauté contre les maladies.

En 2019, le ministère de la Santé et de la Population a lancé dans 9 gouvernorats, la première phase de l’initiative pour la santé des femmes du Président Al-Sissi qui vise à détecter précocement de manière gratuite les cancers du sein chez environ 28 millions de femmes dans tous les gouvernorats du pays.

Le ministère de la Santé a confirmé que le siège de la campagne se trouve dans les unités de santé et vise un traitement et une pleine connaissance des causes de la maladie et des mécanismes d’auto-examen pour les bénéficiaires à l’âge de 18 ans, notant que l’équipe qui mettra en œuvre l’initiative, « Médecins, infirmières, techniciens », est constituées des femmes. L’initiative est mise en œuvre en 3 phases, pour une période de deux mois chacune, pour cibler 28 millions de femmes par un examen et une détection clinique de la maladie et pour fournir un traitement gratuit.

La campagne nationale est menée dans 1030 formations sanitaires en première phase dans 9 gouvernorats à travers des comités médicaux formés et spécialisés, et l’examen est réalisé conformément aux normes des protocoles sanitaires en place.

L’enquête cible les femmes de plus de trente ans, et la campagne suivra des étapes spécifiques similaires à ce qui a été fait avec l’initiative «100 millions de santé ». Une enquête initiale sera d’abord menée, puis suivra un examen de confirmation et des tests de laboratoire, en commençant par une échographie, ensuite une mammographie.

Une liste des femmes ciblées dans le quartier et le gouvernorat est également établie, et le système d’examens périodiques systématiques est suivi en fonction de l’historique de la maladie dans la famille, de l’âge et des facteurs génétiques.