Si la sérénité envahit le cœur, il sera apaisé, les membres se calmeront, se recueilleront et se pareront de dignité ; et c’est là que la langue sera muée par la vérité et la sagesse. Tel était le cas du Prophète quand il a commencé à proclamer la vérité parmi les hommes et à transmettre son Message de monothéisme parmi les polythéistes. Il a subi le tort que l’on sait : on a essayé de l’étrangler une fois, on a jeté une autre fois les entrailles d’un chameau sur son noble dos, il a été assiégé dans les sentiers de montagne pendant trois ans, a été accusé d’être un sorcier, un devin, un fou, d’être à l’origine de la séparation entre les époux, etc, rapporte islamweb.net.
Il a enduré tout cela avec patience et en espérant la rétribution d’Allah, exalté soit-Il, et a dit à son oncle lorsqu’il essaya de le convaincre de trouver un compromis avec les dirigeants de Quraysh : « Je jure par le nom d’Allah, Ô mon oncle ! Que s’ils mettent le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche pour que je renonce à ma mission (appeler les gens à l’Islam), je n’y renoncerai pas jusqu’à ce qu’Allah fasse triompher l’Islam ou que je périsse en le défendant ! »
Il a répondu aux actes de malveillance par des actes de bienfaisance. Il a poursuivi sa prédication sans tenir compte de leur refus et de leur détournement des gens qui adorent Allah tout en répétant : « Ô Allah, pardonne aux gens de mon peuple, car ils ne savent pas ». Il a même invoqué Allah en leur faveur : « J’espère en fait qu’Allah fasse de leurs descendants des hommes qui L’adorent Lui Seul sans rien Lui associer »
La sérénité, un signe de foi solide :
La sérénité est un signe de foi solide et de confiance en Allah, le Très Haut. Elle entraîne l’humilité et la tranquillité, elle procure à celui qui la possède la dignité aux moments où le cœur est pris de panique et où la raison s’égare. Dans ce contexte, méditez sur le jour de l’émigration quand Abû Bakr dit : «’Si l’un d’eux regardait dans la direction de ses pieds, il nous verrait’. Le Messager lui dit alors: ‘Que penses-tu, ô Abû Bakr, de deux personnes qui jouissent de la protection et du soutien d’Allah ?’».
A ce propos, Allah, le Très Haut, dit (sens du verset) : « Si vous ne lui portez pas secours… Allah l’a déjà secouru, lorsque ceux qui avaient mécru l’avaient banni, deuxième de deux. Quand ils étaient dans la grotte et qu’il disait à son compagnon : ‘Ne t’afflige pas, car Allah est avec nous.’ Allah fit alors descendre sur Lui Sa sérénité (sakîna) et le soutint de soldats (Anges) que vous ne voyiez pas, et Il abaissa ainsi la parole des mécréants, tandis que la parole d’Allah eut le dessus. Et Allah est Puissant et Sage » (Coran 9/40).
Le jour du pacte d’al-Hudaybiyya, lorsque les Compagnons au début furent réticent et ne comprirent pas la souplesse du Prophète face aux exigences des Quraychites, il leur dit : «Ce sont là les ordres de mon Seigneur et Il ne m’égarera pas ». Le jour de la bataille d’Uhud, l’une de ses incisives fut cassée et son noble visage blessé. Lors de la bataille d’al-Ahzâb (les Coalisés) il plaça sous sa ceinture deux pierres pour augmenter la pression sur son ventre à cause de la faim qui le tenaillait et avait le corps couvert de la poussière qu’il s’évertuait à transporter loin de la trachée creusée par ses Compagnons en répétant avec eux : « Seigneur, sans Toi nous n’aurions pas été dirigés dans la bonne voie. Nous n’aurions fait ni aumône ni prière. Fais descendre sur nous la quiétude. Affermis nos pas à la rencontre de l’ennemi. Et si ceux qui nous ont opprimés essayent de nous diviser, nous resterons unis » (Boukhari).
Celui qui médite sur les actes et les paroles du Prophète dans les moments d’aisance comme de gêne, trouvera que la sérénité est le signe de la satisfaction d’Allah vis-à-vis du serviteur et qu’elle entraîne également la satisfaction du serviteur vis-à-vis de ce qui lui a été prescrit par Allah, exalté soit-Il. Il remarquera aussi qu’elle empêche l’abus et l’excès, qu’elle apaise le craintif et console l’affligé.