La souffrance a la puissance de nous pousser à nous construire. Il faut apprendre à l’accepter, car celle-ci est indissociable de la vie. Tout le monde souffre à un moment de sa vie, chacun sa croix. Il faut donc apprendre petit à petit à la vivre, à la dépasser afin de se relever, de puiser au fond de nous pour nous remettre sur les rails, et devenir de plus en plus fort.
Par : Hanaa Khachaba
Petit à petit dans la vie, on apprend encore pleins d’autres choses : comment recevoir une souffrance différemment sans devenir indifférent à ce qui nous entoure, percevoir cette souffrance de façon qu’elle nous touche le moins possible, la transformer en une leçon de vie, en une motivation, pour devenir plus fort, plus ouvert aux autres et pour surtout être capable de définir nos talents et nos aptitudes.
La souffrance nous permet de nous révéler en quelque sorte à nous-mêmes et nous faire prendre conscience de notre existence, ainsi que découvrir nos limites… Mais cela dépend beaucoup de la façon dont on la vit.
On peut donc établir que « de la matrice de la souffrance naît l’espoir et la découverte de soi » ! Bref, notre souffrance forge notre caractère.
La vie est pleine d’histoires de personnes illustres qui ont brillamment fait des étincelles dans un quelconque domaine quel qu’il soit. Ces icônes brillantes ont longuement souffert pendant des moments de leur vie. Les formes de souffrance sont nombreuses, variant entre le manque de ressources, la déficience physique voire l’abandon par les plus proches. Or, ce qui ne me tue pas me rend plus fort, a dit Nietzsche.
Ces figures inspirantes donnent une leçon de vie aux autres, un message qui restera à jamais éternel, quand on veut on peut. Les circonstances et les obstacles ne sont que nos démons intérieurs qu’il faut combattre en toute férocité.
Dans les lignes qui suivent, le Progrès Egyptien vous rappelle quelques exemples ayant marqué les vies des autres sur les scènes nationale et mondiale grâce à leur histoire douloureuse mais aussi à leur succès foudroyant.
· Farouk Al-Baz

Tout comme de nombreux savants et scientifiques égyptiens ayant préféré de quitter le bercail pour faire des étincelles ailleurs, Farouk Al Baz a vu son étoile briller dans le ciel américain. Il est un scientifique égypto-américain, ayant participé au programme Apollo, travaillant notamment sur les programmes de sélection des sites d’alunissage sur la Lune et sur l’entraînement des astronautes pour l’observation et la photographie lunaires.
En dépit du manque de ressources, Al Baz a réussi à se forger une carrière brillante au terme de ses études universitaires. L’insuffisance financière n’a jamais posé de problème à celui qui rêve grand. Se dirigeant droit au but malgré les obstacles, ceux-ci ne poussent davantage vers de l’avant, motivés par l’envie d’arriver et de grandir. C’est ce qu’avait raconté une fois interviewé Dr Farouk Al Baz, qui désirait rentrer dans son pays d’origine, l’Egypte, avec l’espoir de fonder un centre d’études géologiques mais son rêve s’est brisé quand on lui demande d’enseigner à la faculté de Suez au postde professeur de physique. « Je ne pensais jamais quitter mon pays », dit Farouk Al Baz en racontant son histoire. Des années plus tard, le scientifique égypto-américain cherche tout moyen pour pouvoir être utile à son pays et mettre son savoir à son service.
· Beethoven, une vie de gloire et de souffrance !

Connaître la vie de Beethoven serait utile à toute personne s’intéressant au pouvoir de l’art sur la résilience des individus ou, dans un autre sens, au pouvoir qu’ont les blessures psychiques sur la création artistique. Cette relation entre création et souffrance psychique sera abordée à travers la vie de Ludwig van Beethoven.
La vie est dure. Elle est un combat de chaque jour pour ceux qui ne se résignent pas à la médiocrité de l’âme, et un triste combat le plus souvent. Il y a des moments où les plus forts fléchissent sous leur peine, puis très vite se relèvent pour reprendre le combat.
Ce compositeur allemand d’une renommée intemporelle, Beethoven, réussit à surmonter à force de volonté les épreuves d’une vie marquée par la surdité qui le frappe à vingt-sept ans. Il célébrait dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère. « Il est davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne », disait de lui Romain Rolland.
· Ammar Al Sherei, un des piliers de la musique arabe !

Né aveugle, Ammar Al Sherei est devenu est des plus célèbres musiciens et compositeurs que l’Egypte ait jamais connu. Il est issu d’une famille du Sud (la Haute-Egypte). Malgré son handicap, Al Sherei a brillé dans le monde de la musique et est devenu un des piliers de la musique arabe. Il a des empreintes indélébiles dans le domaine du chant et de la musique. Il a également son lot dans la composition des génériques de nombreux feuilletons et films égyptiens et aussi des musiques de beaucoup de longs métrages. Al Sherei a maîtrisé le luth arabe, le piano, l’accordéon et l’orgue étaient aussi ses instruments préférés.
. Francisco de Goya, le colosse de la peinture

Malgré son histoire haute en couleur et sa réputation de grand peintre, la perte auditive de Francisco de Goya est souvent occultée. Cependant, sa perte auditive et son sentiment d’isolement ont joué un rôle dans ses œuvres les plus connues : les Peintures noires. Après avoir souffert d’une mystérieuse maladie, Goya est devenu sourd. Son pays, l’Espagne, était également en guerre et il avait perdu la faveur de la cour royale. Ces facteurs aggravants ont engendré un sentiment d’amertume, de désillusion et de dépression. Il a ensuite peint une série d’images sombres et angoissantes, décorant les murs de sa maison. Il mourut plus tard en 1828, laissant derrière lui une œuvre riche et un héritage énigmatique. La véritable cause de sa perte auditive n’a jamais été déterminée.
· Helen Keller, une source d’inspiration éternelle !

C’est bien elle qui a dit « Bien que le monde déborde de souffrances, il aussi déborde de moyens pour les surmonter ». Suite à une maladie infantile qui la rend sourde, muette et aveugle à l’âge de deux-neuf mois, Helen Keller était devenue une enfant sauvage. Grâce aux soins d’Ann Sullivan, elle réussit à communiquer, lire, écrire, parler et militer. Diplômée de l’université, elle devient l’un des personnages les plus célèbres des Etats-Unis. Socialiste, féministe, militante, Helen Keller fut de tous les combats. L’optimisme d’Helen Keller c’est justement celui de la combattante qui surmonte les crises. Helen Keller restera sourde et aveugle toute sa vie mais n’a jamais désespéré de l’humanité, car elle a su puiser en elle la force forces des idées qui ont forgé son identité d’être humain créateur et émancipateur de ses semblables. C’est pourquoi elle peut devenir une source d’inspiration essentielle pour nous autres que, trop souvent, la cacophonie des médias aveugle et rend sourds.