Chaque année la population égyptienne augmente de deux millions d’habitants. Il s’agit d’une croissance démographique alarmante.
Ce ne serait donc pas exagéré qu’en 2017, le président Abdel Fattah Al-Sissi avait déclaré que les deux plus grandes menaces pour l’Egypte étaient le terrorisme et la surpopulation.
L’Egypte a franchi le seuil des 100 millions d’habitants en 2020 et devient ainsi le troisième pays le plus peuplé d’Afrique et le 14ème du monde.
Pour le premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, la surpopulation est une menace pour la sécurité nationale. Selon lui, la lutte contre la croissance démographique est de la responsabilité du gouvernement et de la société à la fois.
Alors que le monde célébrait, le 11 juillet, la Journée mondiale de la population, il faut souligner que la grande croissance démographique risque de réduire à néant les espoirs d’amélioration des niveaux de vie promis par la croissance économique. Sans compter les problèmes écologiques que pose le poids croissant de la population.
Il est difficile d’ignorer le versant négatif de cette forte croissance démographique, monde. Pour le premier ministre, Dr Moustafa Madbouli, la surpopulation est une menace pour la sécurité nationale. Selon lui, la lutte contre la croissance démographique est de la responsabilité du gouvernement et de la société à la fois. qui représente un défi de taille pour le développement durable.
Aux yeux du Gouvernement, la haute croissance démographique dévore les fruits du développement et entrave les plans destinés à améliorer le niveau de vie et à réduire les taux de chômage. La surpopulation a de graves retombées sur les citoyens et sur la société.
Retombées dont notamment la baisse du quota de l’individu en matière de terre agricole et d’eau potable, le recours à l’importation pour répondre aux besoins alimentaires. Sans compter la pression exercée sur les différents services notamment l’enseignement et la santé. Raison pour laquelle le Gouvernement a fixé une stratégie pour contrôler la croissance démographique. « Des efforts sont déployés pour relever les défis auxquels le développement est confronté.
En tête de ces défis figure la croissance démographique qui affecte négativement les rendements du développement et la qualité de vie des citoyens”, avait fait remarquer le premier ministre.
Cinq axes sont donc fixés pour faire face à la surpopulation : l’autonomisation économique ; l’approche des services ; l’approche culturelle, éducationnelle et médiatique ; l’approche législative. Pour ce qui est du premier axe, il s’agit de réaliser une autonomisation économique pour les femmes âgées de 18 à 45 ans.
Un soutien est accordé à cette tranche pour créer des petites entreprises et une formation leur est fournie pour se préparer au marché du travail. Quant aux services, il s’agit surtout des services liés au planning familial (fournir les contraceptifs gratuitement).
L’approche culturelle et médiatique implique essentiellement la sensibilisation sur les retombées de la surpopulation et la nécessité du planning familial. Dans le cadre de l’approche législative, il s’agit de suivre l’application des lois sur l’âge du mariage, d’alourdir les peines contre le travail des enfants…
Deux ça suffit
Pour contrôler la croissance démographique, le gouvernement a lancé, en 2019, le projet « Deux ça suffit », en arabe « Etein kefaya ». Jusque-là un programme d’aide accordait des allocations aux familles les plus pauvres pour trois de leurs enfants, mais les aides devraient à présent être limitées à deux d’entre eux. Avec son programme « Deux ça suffit », le gouvernement espère voir reculer la natalité.
Des ONG, mandatées par le gouvernement, ciblent les plus pauvres. Des bénévoles font du porte-à porte pour convaincre les familles de limiter les naissances, selon la-croix.com.
Vu les conditions économiques, les femmes dans les zones rurales sont nombreuses à ne plus vouloir faire beaucoup d’enfants. Mais les réticences sont solidement ancrées, notamment dans les campagnes où avoir des garçons est quasiment considéré comme une assurance vie.
Ces derniers participent au travail quotidien et aux rentrées d’argent, ils assureront aussi la retraite de leur père quand ils seront trop âgés pour travailler. Dans le cadre du programme « Deux ça suffit » de planning familial, des cliniques fixes et mobiles sont mises en place et des campagnes de sensibilisation sont lancées. L’objectif est de parvenir en 2030 à 2,4 enfants par famille.