Le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui s’appliquera à sept secteurs d’activité économique à partir de 2026, pourrait engendrer un manque à gagner de 25 milliards par an pour l’Afrique, selon un rapport publié par la Fondation africaine pour le climat (African Climate Foundation/ACF) et l’Institut Firoz Lalji pour l’Afrique, un centre de recherche hébergé par l’École d’économie et de sciences politiques de Londres, selon l’Agence Ecofin.
Le rapport rappelle que ce mécanisme plus connu sous l’appellation de la taxe carbone européenne constitue à la fois un moyen pour atteindre l’objectif d’une diminution de 55% des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2035 (par rapport aux niveaux de 1990) et une mesure de défense commerciale, cite la MENA.
Il vise en effet à rendre plus équitables les conditions de concurrence entre les entreprises de l’Union européenne (UE) et celles des pays tiers en attribuant un prix du carbone à certains produits importés.
Le MACF est conçu pour compléter le système d’échange de quotas d’émission (SEQE), qui s’applique depuis 2005 à l’ensemble des pays membres de l’UE ainsi qu’à l’Islande, au Liechtenstein et à la Norvège.
LE SEQE oblige les entreprises européennes d’acquérir un nombre de quotas d’émission de GES correspondant à la quantité réelle de leurs rejets de CO2 ou de gaz équivalents pour décarboner leur processus de production. Pour éviter des délocalisations induites par l’absence de taxation du carbone pour les importations, l’UE a décidé de soumettre les produits importés au même prix carbone imposé aux biens produits dans l’espace européen.
Le MACF s’appliquera dans une première étape à sept secteurs (ciment, acier, fer, aluminium, engrais, électricité et hydrogène). Mais la liste des secteurs couverts devrait s’élargir graduellement.
La forte vulnérabilité de l’Afrique s’explique aussi par le fait que l’UE représente un débouché important pour les produits africains. L’Europe des Vingt-Sept absorbe environ 26% des exportations africaines des engrais, 16% des exportations de fer et d’acier, 12% des exportations d’aluminium, 12% des exportations du ciment et 33,1 % des exportations de produits manufacturés.