En 2022, la quantité de chaleur contenue dans nos océans et mers s’est accrue de 10 zettajoules (soit l’équivalent de 100 fois la production mondiale d’électricité), et a ainsi battu le précédent record établi… en 2021. Des records avaient également été battus en 2020 et 2019. Ce réchauffement structurel a une première conséquence, palpable jusque sur nos côtes : il contribue à faire monter le niveau des mers et des océans. Car si la fonte des glaces continentales est responsable d’une partie de cette élévation, la hausse de la température des mers est responsable de l’autre partie, en raison d’un phénomène appelé « dilatation thermique », qui amène l’eau à occuper plus de place lorsqu’elle se réchauffe. Les molécules soumises à la chaleur ont tendance à s’agiter et à s’élève. Or, ce volume d’eau plus important ne peut techniquement se s’éloigner les unes des autres. Par conséquent, le volume qu’elles occupent à nombre égal est plus important lorsque la température traduire que par une hausse du niveau des mers. Cette chaleur accrue a aussi pour conséquence une intensification de certains phénomènes météorologiques extrêmes. « L’accumulation de chaleur dans les océans nourrit la convection et la formation de cyclones », explique ainsi à Ouest-France Catherine Jeandel, océanographe et géochimiste au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). En d’autres termes : un océan plus chaud fournit plus de « carburant » aux cyclones, typhons et autres ouragans, ce qui les rend plus sévères et intenses.